Arles-Avignon : chronique d’un désastre annoncé

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« Je suis triste pour les joueurs et les supporters parce que l'équipe a tout fait pour avoir des résultats. » Dépité, le coach avignonnais Faruk Hadzibegic ne cachait pas son désarroi à l’issue de la défaite face à Valenciennes, la 20e de la saison pour le club de Marcel Salerno. Prévisible depuis plusieurs semaines, cette descente ne parviendra pas à effacer le sentiment d’un immense gâchis.
« Il ne fallait pas se voiler la face, on a montré trop de carences depuis le début de la saison, soupire l’ancien capitaine Sébastien Piocelle. Il fallait arrêter de prendre les gens pour des cons. On savait avant le début de la saison que ça serait une année difficile. On partait sans expérience à ce niveau, avec un petit budget et tout ce qui s’est passé au niveau extra-sportif. Ça a été une année vraiment galère. »
Des transferts abracadabrants
Dès l’avant-saison, le club avait défrayé la chronique avec l’éviction de Jean-Marc Conrad, le président remplacé par Marcel Salerno, et le vrai-faux départ du coach Michel Estevan, l’homme aux quatre montées en cinq ans. Une trajectoire exceptionnelle qui n’aura pas résisté à l’exigence du plus haut niveau. Evincé après cinq défaites inaugurales, Estevan a payé le catastrophique recrutement d’une vingtaine de joueurs dont certains « grands noms » tels entre autres l’ancien Madrilène Pavon, Planté, Meriem, Basinas ou Charisteas. Symbole du désastre, l’attaquant grec quittera le club après quelques semaines sur un triste bilan de sept apparitions pour aucun but inscrit…
L’arrivée de Faruk Hadzibegic n’y changera rien. Le club, qui compte aujourd’hui 13 unités au compteur, doit désormais relever un ultime défi : dépasser 17 points, le plus petit total engrangé en Ligue 1, triste record qui « appartient » aujourd’hui aux Lensois (1988-89). Et peut-être exaucer ce vœu de Piocelle : « Au moins prendre du plaisir et en donner à nos supporters… »