
Arrêt de la Ligue 1: un espoir renaît, après l'audition devant le Conseil d'Etat
Il faudra attendre la semaine prochaine pour le dénouement. L'audience en référé du Conseil d'État, mettant l'OL, le Toulouse FC et l'Amiens SC face à la Ligue de football professionnel sur l'arrêt de la saison 2019-2020 de Ligue 1, s'est terminée ce jeudi après-midi au terme de trois heures d'échanges. La plus haute juridiction administrative du pays prévoit de rendre sa décision lundi ou mardi.
Le juge a notamment demandé, respectivement au club amiénois et à la LFP, des éléments supplémentaires pour défendre l’organisation d'un championnat à 22 équipes et des éléments sur l’impossibilité de l’organiser. Une requête qui fait renaître un petit doute sur la finalité
Les débats ont débuté en présence des présidents de l'Olympique Lyonnais, privé de coupe d'Europe, et d'Amiens, relégué en Ligue 2. Le second cité, Bernard Joannin, s'était exprimé peu avant auprès des journalistes pour dénoncer la décision "glaciale et contraire aux valeurs du sport" de la Ligue de football professionnel.
La LFP évoque la difficulté de reprendre
La séance présidée par Bertrand Dacosta s'est d'abord penchée sur la notion d'urgence de la décision, avant de s'intéresser aux questions de la légalité des choix de la Ligue sur la méthode de classement retenu pour la Ligue 1 et son arbitrage pour les relégations.
L'avocat de la LFP a d'abord rappelé que l'OL était le seul club à demander la reprise du championnat, estimant qu'il agissait sous couvert de l'intérêt général pour seulement défendre ses propres intérêts en réalité. Il a aussi mis en avant la difficulté de reprendre et de réorganiser un calendrier à compter du mois de juillet, au mieux.
Le représentant de l'Olympique Lyonnais, premier club à être entendu, a listé les préjudices subis par le club sur le plan sportif. À savoir, notamment, l'impossibilité de pouvoir défendre ses chances d'obtenir une qualification européenne. Il a également déploré les conséquences financières, en matière de droits TV et de billetterie. Il a également estimé que la déclaration d'Édouard Philippe à l'Assemblée nationale, indiquant que la saison ne pouvait "pas reprendre", n'avait nullement valeur de décision. "Si tel est le cas, il s'agit d'un vice d'incompétence du Premier ministre", considère-t-il. Enfin, il a été signifié que des travaux législatifs étaient en cours au 30 avril, date d'arrêt du championnat, pour autoriser la reprise des compétitions sportives.
Passe d'armes entre Aulas et Quillot
Jean-Michel Aulas, sollicité par l'avocat, a aussi pris la parole en mettant en avant son expérience de président de club et de chef d'entreprise. Il a pointé une contradiction: "On nous explique que la Ligue 1 ne peut pas reprendre, mais les finales des coupes de France et de la Ligue sont en cours de programmation (pour début août, ndlr)". Le dirigeant a aussi évoqué l'exemple des championnats étrangers, avant de conclure sur la reprise des entraînements programmée dans son club au 8 juin, dans des conditions sanitaires et des protocoles "validés par l'UEFA".
De vifs échanges ont eu lieu avec Didier Quillot, directeur général exécutif de la LFP. Celui-ci a rappelé à Jean-Michel Aulas qu'il avait voté pour la fin des championnats amateurs en tant que membre du comité exécutif de la Fédération (FFF) alors qu'il s'y oppose pour la Ligue 1. La réponse a fusé: "Pour M. Quillot, qui est récent dans la fonction, la Fédération a statué uniquement sur les championnats amateurs. La LFP n'a pas fait la distinction entre mondes professionnel et amateur. Ça n'a rien à voir!".
Amiens et Toulouse ont, eux, défendu l'idée qu'il n'est pas possible d'acter leur relégation après 28 journées sur 38. Ils demandent ainsi à être maintenus au sein de l'élite.