ASM, les raisons d’un désastre

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Une nouvelle génération prometteuse vainqueur de la Coupe Gambardella, voilà le seul micro-rayon de soleil à Monaco au terme d’une saison catastrophe. Dix-huitième de L1, l’ASM va regoûter à la L2 après 34 saisons passées parmi l’élite et cinq titres de champions de France (1978, 82, 88, 97 et 2000). Comment une équipe qui fut finaliste de la Ligue des champions il y a sept ans a-t-elle pu sombrer de la sorte ? Une chose est sûre, le Rocher n’a pas explosé en une saison.
Depuis plusieurs années, les fissures se multiplient. Entre 2006 et 2010, Monaco a navigué entre la 8e et la 12e place. D’une rare inefficacité, la politique de recrutement menée par le directeur général, Marc Keller, a coûté très cher. On compte plus les transferts aussi foireux qu’onéreux. A titre d’exemple, souvenons-nous de l’attaquant Dieumerci Mbokani, acheté l’an passé 7M€ au Standard de Liège pour inscrire un but en 10 matches. Arrivé libre en 2009, l’Islandais Eidur Gudjohnsen (zéro but au compteur), n’a pas, lui non plus, répondu aux attentes. Ces échecs à répétition devraient avoir raison du dirigeant monégasque. « Beaucoup de joueurs n’avaient pas le niveau pour jouer à l’AS Monaco », regrette l’ancien joueur de la Principauté Youri Djorkaeff qui avoue s’être « réveillé lundi avec la gueule bois ».
Franzi : « Le club était devenu un tourniquet »
Certes, les énormes difficultés financières n’ont pas aidé Guy Lacombe, l’entraîneur de la Principauté en début de saison. Mais entre un groupe peu homogène et un coach colérique, il était écrit que la mayonnaise ne prendrait jamais. Limogé cet hiver, l’ancien Rennais est d’ailleurs remplacé par Laurent Banide. Avec sept coaches en six ans, le Rocher s’enfonce dans son instabilité chronique : « Le club était devenu un tourniquet », avoue Etienne Franzi.
Reste le terrain et les joueurs. Malgré de légers progrès avec leur nouveau coach, les Monégasques ont toujours fait preuve d’une incroyable irrégularité. Pour preuve, les Rouge et Blanc n’ont réussi qu’une fois à enchaîner deux succès de rang. Sinon ? « On a payé cash nos erreurs », soupire Banide, effondré. Soutenu par des supporters de plus en plus parsemés au stade Louis II (ils n’étaient que 11 000 dimanche pour le match décisif face à Lyon), Monaco a aussi déraillé à la maison où il ne s’est imposé que cinq fois en 19 rencontres. « Nous n'avons pas été à la hauteur pour rester en L1 », reconnaît Laurent Banide. Difficile de contredire l’entraîneur monégasque.