Aulas a retrouvé de la voix

Discret la saison dernière lors de l’arrivée de Rémi Garde, le patron de l’OL, Jean-Michel Aulas, s’est fait entendre plusieurs fois ces derniers temps. Les bons résultats de l’équipe semblent avoir eu raison de sa traditionnelle discrétion.

Jean-Michel Aulas se considère comme un dirigeant « cool », autrement dit qui ne répond pas du tac au tac aux provocations de ses homologues, surtout quand il s’agit du Stéphanois Roland Romeyer qualifiant Rémi Vercoutre de « 2 CV » et Stéphane Ruffier de « Ferrari »… La victoire de Lyon dans le derby rhodanien, grâce à un missile de Michel Bastos, lui a délié la langue. « Les bolides sont du côté de Lyon », a lancé, inspiré, le boss du septuple champion de France entre 2002 et 2008. Pas un hasard. En une semaine, Aulas est sorti du bois à deux reprises. Dimanche soir dans les entrailles de Geoffroy-Guichard donc, et mardi dans Luis Attaque sur RMC. Même si Garde assure qu’il n’y a « pas de plan de communication », le « JMA » 2013 a l’air d’un tout autre cru que celui de 2012.

En juillet, le patron avait surpris son monde avec sa sortie sur les « dinosaures » et les « pharaons ». Un tacle dirigé vers le vestiaire après une saison soldée par une Coupe de France et une place en Ligue Europa, l’étage inférieur de la Coupe d’Europe. « Je pense qu’il a senti qu’il y avait besoin pour l’institution d’agir comme ça sur le fond et sur la forme », explique Garde. D’autant que l’ancien joueur de l’OL n’est pas comme son prédécesseur. Du temps de Claude Puel, on n’entendait que la voix du manager aux pouvoirs étendus. Il a fallu attendre la saison 2010-2011 pour qu’Aulas se remette à jouer les pompiers de service en venant devant les journalistes et le public excédé de Gerland. « Cette année-là l’a fait vieillir plus que toute autre », clamera-t-il plus tard.

Lair : « Passion et adrénaline »

Du coup, avec Garde, il se met en retrait, évitant la zone mixte. Résolument recentré sur son centre de formation, l’OL avance à tâtons. La réserve est de mise pour le boss. Mais quand ses joueurs, du balcon de l’Hôtel de Ville, se laissent aller à une chanson douteuse prenant pour cible les supporteurs des Verts, Aulas sort le parapluie, quitte à être de mauvaise foi. L’institution comme disait Garde. « Avec lui on sent la passion, raconte Patrice Lair, entraineur à succès de l’OL féminin. Pour un entraineur, c’est de l’adrénaline. Il me fait m’interdire la défaite. » Leader avec trois points d'avance sur les Galactiques du PSG avant un déplacement excitant au Parc des Princes, dimanche (21h), l’OL semble avoir parfaitement reçu le message.

Louis Chenaille (avec G.Q. à Val d’Isère)