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Aulas : « Canal+ a besoin du football »

Jean-Michel Aulas et les droits télé

Jean-Michel Aulas et les droits télé - -

Jean-Michel Aulas, membre de la commission de marketing de Ligue 1, estime que les droits télé se négocieront autour de 750 millions d’euros.

Jean-Bernard Lévy, patron de Vivendi, a déclaré que Canal+ ne cassera pas sa tirelire pour obtenir les droits du championnat de Ligue 1. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
On n’imagine pas Canal+, qui est à la recherche d’une croissance pour améliorer ses résultats, envisager de perdre tous ses abonnés football. Nous sommes aujourd’hui dans une négociation. Je le répète, je suis persuadé que Canal+ sera encore présent dans le football français. Je le souhaite ardemment parce qu’on a affaire à de grands professionnels. Ils ont d’ailleurs beaucoup aidé le football par le passé. Aujourd’hui, nous avons besoin de Canal+. Mais Canal+ a aussi besoin du football. Il y aura probablement d’autres entrants parce que c’est la logique des nouveaux formats. Aujourd’hui, la télévision ne se regarde plus exclusivement dans son salon mais dans sa voiture, sur son portable. Les modes de diffusion sont différents. Il faut sûrement s’attendre à voir apparaître de nouveaux intervenants technologiques. Il peut y avoir aussi des gens qui achètent pour revendre avec de la valeur ajoutée. C’est ce qui s’est passé dans d’autres pays. On aura une bonne nouvelle dans les semaines à venir sur le plan de la valeur des droits puisque le football est resté le sport le plus médiatique.

Canal+ a conscience qu’il y aura une nouvelle redéfinition des lots et que l’exclusivité sera difficile à obtenir. Est-ce pour cela que vous restez campé sur ces 750 millions d’euros annuels ?
Exactement. Quand on parle de 750 millions d’euros, on n’a pas un périmètre identique au dernier appel d’offres. Il y aura un découpage probablement différent mais c’est à Ligue de le révéler. Mais on ne peut comparer l’apport de Canal+ il y a quelques années à ce qu’il va se passer cette année. Comparé à il y a trois ans, les opérateurs ne sont plus les mêmes. C’est la même chose dans tous les grands championnats européens. Il y a une évolution dans tous les pays et il n’y a aucune raison pour qu’elle n’existe pas en France. C’est une partie très intéressante à suivre qui permet de faire évoluer le niveau du spectacle en France. Sans droits télés qui correspondent à la valeur du championnat, bien évidemment, on réduit la capacité du football français à devenir compétitif sur le plan européen.

Vous n’êtes donc pas inquiet de la qualité du championnat qui, il est vrai, n’est pas extraordinaire depuis le début de la saison.
En tant que président de club, j’essaie d’investir le plus possible. Nous sommes un des rares clubs à investir énormément dans les joueurs. En faisant venir Fabio Grosso, Kader Keita ou des joueurs brésiliens, on fait en sorte d’élever le niveau général. Mais je suis d’accord avec vous, on peut progresser. Mes collègues présidents, les investisseurs dans le football doivent prendre plus de risques. Ce n’est jamais facile mais plus on sera à prendre des risques et plus le niveau du football français évoluera.

La rédaction - Jean Resseguié