
Aulas, l’hyper-président

Jean-Michel Aulas - -
1 - Aulas et les arbitres
Course-poursuite dans les couloirs de Gerland ce mercredi soir après OL-Auxerre (1-1). Ruddy Buquet est pris en chasse par Jean-Michel Aulas. « En première mi-temps, il y a carton rouge ! Ensuite, il y a hors-jeu sur le but égalisateur d’Auxerre. Il faut arrêter ! » Furieux, JMA s’en prend même à une des caméras de télévision présentes sur place. « Vous n’êtes pas obligés de filmer », lâche-t-il en repoussant de la main la caméra vers le sol. Showman, le président de l’OL ? Certes. Mais surtout coutumier des sorties spectaculaires contre l’arbitrage. Frustré par le nul de ses joueurs début mai à Valenciennes (2-2), il fustige le match de Stéphane Bré. «Quand on joue la qualification en Ligue des champions, avec des montants colossaux, sur des imprécisions arbitrales, ça déçoit. » Et on pourrait multiplier les exemples. Critique, Aulas sait toujours autant mettre la pression sur les sifflets de L1. « Je ne voudrais pas être à sa place », lâchait-il à l’encontre de Clément Turpin quelques heures avant le choc des Olympiques (1-1) contre l’OM. Le numéro n’est pas toujours du meilleur goût, mais le « Boss » ne laisse personne indifférent.
2 - Aulas et la presse
« Partir en vacances sans vous avoir vu m’aurait plongé dans un intense désespoir. » La dernière fois que le président lyonnais maniait l’ironie triomphante face aux médias ? En mai dernier, lorsque son équipe achevait sa saison sur une victoire contre Le Mans (2-0) et une deuxième place au classement. Elle qui comptait treize longueurs de retard sur le leader bordelais à Noël. Ce jour-là, JMA se présente avec une liste d’articles ciblant son équipe sous le bras. Sept mois plus tard, pas de pile de journaux. Mais un large sourire pour savourer la 4e place de l’OL. « J’ironise avec vos mauvaises prédictions comme vous, vous ironisiez avec nos mauvais résultats. Vous avez attiré l’attention sur un tas d’éléments à prendre en compte. Nous nous sommes débattus parce que vous avez parfois dit beaucoup de choses qui n’existaient pas. » Des choses qui ont fortement agacé Aulas. Comme les révélations de RMC Sport sur les tensions du couple qu’il forme avec Puel. Ou encore un article, fin octobre, faisant état d’une réunion entre Cris, Puel et lui et qui le fait sortir de ses gonds. Et l’amène à insulter un journaliste de l’Equipe au sortir d’un match nul à Arles-Avignon (1-1).
3 - Aulas et les supporters
25 septembre. L’OL vient de perdre le derby contre Saint-Etienne (0-1). Alors 18e de Ligue 1, le septuple champion de France est au bord du gouffre. Les « Puel démission » descendent des tribunes. Ce rejet massif n’impressionne pas Jean-Michel Aulas. « Pendant quinze ans on a battu les Verts, lance-t-il à des centaines de supporters en colère. Il faut que l’on se qualifie pour la Ligue des champions. Parce que eux, ils la jouent sur la Playstation. » Salve d’applaudissements. Aulas repart en héros. Et prouve une nouvelle fois qu’il sait convaincre son auditoire. Gomis sifflé ? Le président condamne cet état de fait. En public. En coulisses, il multiplie les réunions, en compagnie de son conseiller Bernard Lacombe, avec les supporters afin de calmer le jeu. Et ça marche. Auteur du but égalisateur face au PSG fin novembre (2-2), la « Panthère » a droit à une standing-ovation de Gerland.
4 - Aulas et… l’OL
« Si je devais faire une deuxième partie de championnat comme celle-ci, je pense que vous n’auriez pas le plaisir très longtemps de m’avoir devant vous dans les années qui viennent. Parce que j’ai dû vieillir de vingt ans au cours des six derniers mois. » Toujours dans l’exagération, Jean-Michel Aulas. Sauf que le président rhodanien n’a pas tort. L’année 2010 a été particulièrement éprouvante pour lui. Les dossiers épineux étaient nombreux à gérer : la situation de Claude Puel, fragilisé par deux saisons sans titre. La fronde de politiciens, aussi, menaçant son projet de grand stade à Décines, dans la banlieue lyonnaise. Contrairement à ses prérogatives depuis deux ans, JMA a dû monter au créneau. Parfois de manière maladroite, à l’image de cette gifle qu’il aurait adressée à un supporter d’Arles-Avignon trop chambreur. Souvent de manière calculée, en choisissant par exemple de faire le dos rond face aux mauvais résultats de son équipe. « Vous m’avez poussé, quand même, à me séparer de Claude Puel. Il fallait garder le groupe. Si on n’avait pas fait ces choix-là, on ne serait pas là à parler de la quatrième place et du titre qu’on espère reconquérir. » Même en temps de crise, c’est encore lui qui garde la main…