Auxerre bouge encore

Dominateur samedi de Valenciennes (2-0), l’AJA revient à trois points de Brest, premier non-relégable, dominé dans le même temps à Sochaux (2-1). L’espoir renaît aussi à Sochaux et Nice, les autres relégables, eux aussi vainqueurs.

Sur le papier, rien n’a changé. Dimanche matin, Auxerre sera toujours lanterne rouge de la Ligue 1. Mais l’espoir est de nouveau permis dans les rangs bourguignons. Samedi soir, l’AJA a renoué avec un sentiment qu’elle pensait avoir définitivement oublié : l’ivresse d’un succès. Depuis le 11 décembre dernier et la venue de Nice à l’Abbé-Deschamps (2-1), le club icaunais n’avait plus renoué avec le bonheur de compter trois points sonnants et trébuchants dans son escarcelle. En 2012, il ne comptait qu’un succès, un 32e de finale de Coupe de France à Chambly (2-1) et restait sur une sinistre série de douze matches sans victoire en L1. La sinistrose est momentanément écartée après cette victoire propre contre Valenciennes (2-0) et a laissé place, dixit le président Gérard Bourgoin, à « un grand cri de bonheur. » « On attendait cette victoire depuis trois mois, lâche soulagé Olivier Sorin. On a réduit l’écart avec la 17e place. »

Si tout n’a pas été parfait face aux Nordistes, si Aboubakar (3e et 45e+1) et Boly (15e) avaient été plus chanceux (Wallemme : « On a frisé la correctionnelle »), le lendemain de match aurait été moins chantant pour les Bourguignons. Mais samedi, le plus précis fut Auxerre, étalant au grand jour son envie de survivre parmi l’élite. Une envie qui a trouvé écho à Sochaux (2-1), pas à Brest, vaincu par le premier et désormais aux bords du précipice. Avec un seul succès lors de leurs dix derniers matches, les Bretons ne se sont toujours pas remis de la visite heureuse du PSG fin janvier (0-1). Et enregistrent dans le Doubs une quatrième défaite consécutive. Malgré l’ouverture du score de Grougi (2e), c’est encore une fois le réalisme offensif qui a fait défaut aux hommes d’Alex Dupont, piégés en fin de match par Maïga (77e) et Privat (81e). Soit par l’abnégation sochalienne.

Brest et Lorient en danger

Les Lionceaux d’Eric Hély ont encore rugi et réagi, une semaine après leur revers contre Lyon (2-1). Mieux, cette victoire leur permet de revenir à hauteur de leur victime du soir (30 points) et de voir de plus près la sortie de la zone rouge, que Nice maintient encore derrière lui pour le moment. Les Aiglons ont pu s’appuyer sur un grand Mounier, auteur d’un doublé, et un but rageur de Clerc dans le money time pour terrasser Saint-Etienne (2-3) dans son chaudron. Avec trois matches sans victoire, le réveil était espéré dans les rangs niçois. Il a eu lieu, pour le grand bonheur de René Marsiglia, tout heureux de savourer cette 2e victoire de la saison à l’extérieur. « On est encore loin de se maintenir mais ce résultat récompense l’investissement et l’implication des garçons » savoure le technicien. Christian Gourcuff aurait aimé en dire autant. Mais deux semaines après son succès sur Brest (2-1), Lorient a rechuté devant Evian (0-1), et compte deux points d’avance sur sa victime de l’époque. « C’est un match que l’on s’était fixé pour se donner de l’air et là, cette défaite est une mauvaise opération, concède Gourcuff. Il faudra présenter un autre visage sur les derniers matchs même si ce sera contre des grosses équipes. » Le danger se fait décidément bien pressant au-dessus de la Bretagne.

A.D