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Bastia-Nancy à… Gueugnon

Le stade de Furiani

Le stade de Furiani - -

La LFP a annoncé que le match Bastia-Nancy (19e journée) de Ligue 1, se jouera à Gueugnon le 22 décembre, en raison de la suspension de Furiani. Pierre-Marie Geronimi, le président du SCB, souhaite encore trouver un autre lieu.

Ça ne passe pas. Ni la suspension à titre conservatoire du stade de Furiani, ni la décision prise par la LFP de faire jouer Bastia-Nancy à Gueugnon le 22 décembre. Le Sporting Club de Bastia ne se voit pas « accueillir » son adversaire en Saône-et-Loire et après avoir fait appel de la sanction auprès de la FFF, ainsi que saisi le CNOSF, il cherche d’ores et déjà une autre solution. « On va voir les stades disponibles, plutôt en région parisienne, indique son président, Pierre-Marie Geronimi. On préfèrerait. Ce serait beaucoup plus facile pour nous. A Gueugnon, on n’y est pas encore. Sans être insultant, c’est au milieu de nulle part. C’est une sanction dans la sanction. Le mieux, ça aurait peut-être de nous demander de déclarer forfait. Ça aurait arrangé tout le monde, je pense. »

Une perspective que les Bastiais repoussent. Depuis jeudi soir, ils ressentent une injustice qu’ils entendent combattre jusqu’au bout. « Il y a deux poids, deux mesures, dénonce Jérôme Rothen, le milieu de terrain du SCB. C’est sûr que les supporters ont fait des bêtises, qu’on mérite d’être sanctionné. Mais pourquoi plus ici qu’ailleurs ? Pour nous, les sanctions tombent. Pour certains clubs, elles ne tombent pas. Avec le PSG, on a été caillassé à chaque fois à Marseille. J’y ai joué six ans et pendant six ans, le bus a été caillassé. » A Bastia, la répétition des incidents avancée par la LFP pour motiver sa décision ne devait pas provoquer une deuxième délocalisation forcée en un an, après la « réception » d’Arles-Avignon à… Créteil en Ligue 2.

Rothen en colère, Bonavita en grève de la faim

« Je suis comme un cycliste qui a mérité de faire le Tour de France, compare Frédéric Hantz, l’entraîneur bastiais. Au bout de la 16e étape, j’ai l’impression qu’on m’enlève mon vélo. Or il reste 22 étapes. » « Mais on n’aura pas notre peau » assure Jérôme Rothen, qui dénonce également une différence de traitement entre Bastia et les autres clubs français. « On n’est pas arbitré de la même façon, jure l’international français. Ça fait quatre matchs avec des décisions contre nous. J’espère que les arbitres vont se remettre en question. Est-ce que le Sporting est arbitré et sanctionné de la même façon ? Franchement, je n’ai pas l’impression. Le Sporting dérange. Je peux vous dire qu’on va tout faire pour que le Sporting dérange encore plus. »

Pour le président du SCB, le débat est même plus large. « Des clubs comme Bastia, qui restent populaires, on n’en veut plus aujourd’hui, lance Pierre-Marie Geronimi. On ne veut plus de petites gens dans les tribunes, des familles, des ouvriers. On veut des gens qui sont capables de payer très cher leur place. On veut un football de riches. M.Thiriez ne parle plus de football, mais que d’argent, de millions, de milliards d’euros. » Bastia veut résister. Jo Bonavita, son coordinateur sportif, une figure historique du club, a entamé une grève de la faim. « Je veux que le match du 22 décembre se joue à Furiani, expliquait-t-il avant l’annonce de la délocalisation à Gueugnon. Je suis prêt aller jusqu’au bout. J’ai 73 ans, je prends le risque. Mon club passe avant. »

LP avec CG et MBo