Bedimo, le sourire de Montpellier

Henri Bedimo - -
Si on reproche de plus en plus souvent aux footballeurs d’être des enfants gâtés, il n’est pas du tout conseillé de prendre Henri Bedimo en exemple. La Ligue 1 se prend trop au sérieux ? Pas l’arrière gauche de Montpellier ! A l’entraînement, difficile d’échapper à ses éclats de voix lors des toros. Impossible aussi de passer à côté de son large et rayonnant sourire. Très attachant, l’ancien joueur du RC Lens chambre à tout va. Même les journalistes. « Je ne vous réponds pas ! Avec vous, il n’y en a que pour Giroud », a-t-il récemment lancé. Dans un grand éclat de rire, bien sûr.
A 27 ans, le seul joueur montpelliérain à avoir disputé l’intégralité des rencontres de L1 cette saison s’est imposé à une vitesse sidérante dans l’Hérault. « Dès qu’il a passé la porte du vestiaire, il a été immédiatement adopté », se souvient son entraîneur René Girard. Il faut dire que chez Henri Bedimo, la joie de vivre et le plaisir de jouer sont innés : « Même quand ça ne va pas, j’essaie de garder la banane, assure l’intéressé. On fait un beau métier. Il y a des choses bien pires dans le monde. Le jour où je fais la gueule, c’est que j’ai un gros problème ! J’aime mon métier plus que tout. Le soir, j’ai hâte d’être au lendemain matin pour aller à l’entraînement. Je vis dans le bonheur. Sur le terrain, j’ai envie que ça dure. »
« Le plus dangereux serait de se prendre la tête »
Après Grenoble, Toulouse, Le Havre, Châteauroux et donc Lens, l’international camerounais (17 sélections) a trouvé à Montpellier des partenaires qui lui ressemblent. Généreux dans l’effort, régulier, il a surtout bénéficié d’un terrain propice à son épanouissement personnel et professionnel. Car la rigolade mise de côté, l’homme reste un compétiteur efficace qui a tout de même poussé Cyril Jeunechamp sur le banc de touche. Ses solides prestations conjuguées aux excellents résultats de son équipe en ont fait l’un des chouchous de la Mosson. « Les supporters ont vu que je mouillais le maillot, dit-il presque gêné. Quand je me sens bien quelque part, je m’investis corps et âme. »
Arrivé depuis six mois, le joueur a déjà sa propre chanson dans les tribunes. Le refrain a tellement plu au vestiaire que les jeunes du club le hurlent quasi-quotidiennement dans les douches. Une nouvelle preuve que l’ambiance au sein du groupe de René Girard est au beau fixe avant de défier Lorient ce samedi (19h). « Il y a parfois des accrochages mais on se respecte tous », souligne Bédimo qui ne veut surtout pas entendre parler du titre de champion de France. « Aujourd’hui, on doit d’abord assurer le maintien, rigole-t-il. On découvre cette situation. Le plus dangereux serait de se prendre la tête. Savourons. » On peut lui faire confiance.