Bédimo : « On a déplacé des montagnes »

Henri Bédimo, Rémy Cabella et Benjamin Stambouli - -
Henri, cette année 2012 a été marquée par ce titre de champion de France de Montpellier que personne n’attendait…
Avec du recul, on se rend compte qu’on a déplacé des montagnes. D’autres équipes avaient des effectifs taillés pour le titre de champion, notamment l’ogre parisien. On a eu beaucoup de chance, de la qualité aussi. Enfin, on a effectué un gros début de saison.
Montpellier champion, est-ce une anomalie ?
Non. On avait un jeu plaisant. Il y avait des buts, de l’abnégation. On gagnait certains matches 1-0 après avoir ouvert le score après seulement 10 minutes de jeu. Au vu de notre parcours, ce n’est pas volé. Il y avait aussi du talent sur le terrain.
A quel moment y avez-vous cru ?
Après le match au Parc des Princes face au PSG (2-2, 19 février 2012). Dans le vestiaire, un joueur a dit : « Avec le match qu’on vient de faire, on doit aller au bout ». On a vu qu’on n’avait rien à envier au PSG. Il y a eu une prise de conscience. C’est peu « bébête » mais on savait aussi que c’était la grande affiche, le match de 21h. On avait donc l’occasion de mettre tout le monde d’accord sur notre style de jeu. On a réussi à changer le regard des gens grâce à notre collectif.
Et puis vous n’avez rien lâché…
Au coup de sifflet final, on a senti à travers le regard de certains Parisiens qu’ils réalisaient que Montpellier serait un rival sérieux. Ils s’étaient arrêtés sur la prestation du match aller (victoire du PSG 3-0 à la Mosson, ndlr). Ça nous a gonflé les poumons (sic). On a encore plus lâché les chevaux.
Que ressentez-vous lorsque vous repensez au sacre à Auxerre et aux festivités liées au titre ?
J’en ai des frissons. C’est inimaginable. Quand je suis venu à Montpellier, je souhaitais remporter une Coupe. Montpellier possédait le 14e budget de L1. Je ne veux pas être méchant, mais je ne pense pas que le club reproduira une telle saison. Ou alors il faudra attendre longtemps. Quand je suis rentré chez moi, au Cameroun, les gens n’en revenaient pas. On a terminé devant des clubs comme le PSG, Lyon et Marseille. Je n’arrive toujours pas l’expliquer. Ça restera gravé à vie.