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Bedouet : « Tigana aime l’adversité »

Jean Tigana

Jean Tigana - -

Eric Bedouet (prononcez Beudoué) est le préparateur physique de Jean Tigana après avoir été celui d'Elie Baup, de Ricardo et de Laurent Blanc. Un adjoint discret qui ne parle que très rarement mais qui est en poste à Bordeaux depuis 1998. Il évoque les méthodes de travail de l’entraîneur bordelais. Instructif.

Eric Bedouet, comment avez-vous trouvé Jean Tigana depuis son retour à Bordeaux ?

C’est un battant, il a réussi dans sa vie. Cela ne l’a empêché d’aller au Mali en décembre et de faire ce qu’il avait à faire bénévolement. Il a une grande capacité de rebondir. Il a besoin de combattre. C’est un combattant qui aime vivre dans l’adversité et qui s’en nourrit.

On l’a senti très fatigué en fin d’année. N’est-ce pas inquiétant ?

C’est quelqu’un qui est solide. Mais il y a une usure, c’est normal. Il n’était pas obligé de revenir à Bordeaux. Il n’a pas besoin de ça. Mais il aime ce club et tout le monde le sait. Il vient pour rendre service et renvoyer l’ascenseur aux Girondins. C’est rare dans ce milieu. C’est avoir du respect. Et il faut avoir du respect pour lui.

Comment expliquer les difficultés rencontrées par les Girondins depuis le début de saison ?

On a perdu des joueurs très importants qui avaient fait monter le niveau de l’équipe très haut. Et puis il y a eu un changement de philosophie de jeu. Tout ça a changé et c’est compliqué. On avait une philosophie de jouer, de plaisir. On n’avait pratiquement pas de duels, c’était les autres qui les provoquaient. On a changé complètement de système, parce qu’on ne pouvait plus jouer comme ça. Pour inculquer ça aux joueurs, ça demande beaucoup de temps.

Comment se présente le choc à Marseille ?

Marseille, c’est très fort physiquement. C’est comme un boxeur qui rentre sur un ring. Ça tape. Néanmoins, il ne faut pas s’en faire une montagne. C’est un match très important. Ça vient tôt, mais c’est bien. Si on fait un bon résultat ça peut changer toute notre fin de saison.

Propos recueillis par Olivier Schwarz