Belhanda leur a fait mal

Younes Belhanda - -
Apprendre le français en deux mois, découvrir certains joueurs, approfondir ses connaissances sur d’autres. Carlo Ancelotti confiait samedi, dans la langue de Molière, qu’il se méfiait d’Olivier Giroud. L’entraîneur du PSG ne citait pas Younes Belhanda, même si la facilité technique du Marocain n’avait pas dû lui échapper lors des séances de visionnage qui ont précédé le choc de dimanche au Parc des Princes. Parfait symbole de la génération dorée issue du centre de formation héraultais, l’Avignonnais de naissance s’est chargé d’éclairer le duel entre les deux prétendants au titre de champion de France.
Et si Montpellier a réussi une grosse performance à Paris (2-2), Younes Belhanda y est évidemment pour beaucoup, par sa faculté à sortir de l’étreinte pour déchirer les lignes parisiennes. Auteur de l’égalisation de la tête dans le temps additionnel de la première période (45e + 2), son septième de la saison en Ligue 1, il a mis le feu dès la 9e minute en éliminant quatre joueurs puis en décalant sur la gauche John Utaka. Salvatore Sirigu sauvait ensuite deux fois coup sur coup son équipe. Entre deux fulgurances, Younes Belhanda lançait encore son coéquipier nigérian d’une talonnade (50e).
« J’ai voulu jouer facile à la fin et ça ne pardonne pas »
Le milieu de terrain marocain, qui jouait plus bas lors de la CAN que le Maroc a quittée sans gloire dès le premier tour, n’a ensuite pas cadré un coup franc après une grossière faute de Mohamed Sissoko sur Henri Bedimo. Mais il était encore là pour semer le danger dans la défense du PSG à la 66e. Apparemment, les Parisiens en ont alors eu assez de voir Younes Belhanda se régaler. Thiago Motta, Mohamed Sissoko puis Blaise Matuidi marquaient tour à tour les chevilles du Montpelliérain.
Mais si John Utaka, sur un service d’Olivier Giroud, pouvait donner l’avantage aux Héraultais (82e), c’était encore grâce au travail préalable de Younes Belhanda sur le côté gauche. L’homme du soir avait pourtant des regrets au coup de sifflet final. « J’ai voulu jouer facile à la fin et ça ne pardonne pas face à cette équipe-là », indiquait-il sur Canal +. En cause, sa perte de balle au centre du terrain, ou plutôt la récupération de Thiago Motta dans ses pieds, qui lance l’action de l’égalisation pour le PSG (88e). « Ils sont venus chercher Younes dans le vestiaire pour lui remettre le trophée de l’homme du match. Je lui ai dit qu’il l’avait été des deux côtés, raconte René Girard. C’est lui qui perd le ballon sur l’égalisation mais il a fait un match énorme en générosité. Il grandit aussi, il a besoin de s’affirmer à un poste comme ça. Ça va venir. S’il reste encore un ou deux ans avec nous, ça sera parfait.» L’homme du match a ensuite cédé sa place à Rémy Cabella dans la foulée. Talentueux et exigeant envers lui-même, Younes Belhanda a décidément de belles qualités…