Bielsa : Fernandez et Di Meco taclent le "contexte français"

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« Je savais que ça commençait à couiner. Je sentais que les joueurs étaient fatigués, au sens propre comme au figuré. » Pour Eric Di Meco, l’usure mentale à l’OM n’a rien d’une surprise. Elle était même prévisible. « Est-ce vraiment étonnant ? Marcelo Bielsa un coach exigeant, on le sait. Partout où il est passé, la durée de vie sa méthode est relativement courte. C’est en entraineur de coup. Avec l’effectif moyen de l’OM, il est capable de faire des miracles et il les a faits pendant six mois. Il ne faut pas oublier que durant ces six mois, Marseille nous a régalés. »
L’ancien défenseur marseillais estime toutefois que les torts sont partagés. Car si les méthodes de l’Argentin peuvent parfois être excessives, son travail est d’autant moins aisé en L1 : « Dans les qualités d’un entraineur, il y a ce qu’il se passe sur le terrain, à l’entrainement et la relation avec un groupe. Est-ce normal de faire cinq heures de vidéo quand tu reçois à la maison "Saint-Pipi-les-Agassous", avec devant Riri, Fifi et Loulou. Quand tu es joueur, tu peux craquer. Mais il y a aussi le contexte français à prendre en compte. Les Français sont les premiers à dire que c’est plus professionnel à l’étranger. Quand on les fait travailler beaucoup ici, ils pleurent. »
Di Meco : « Ils ne lâcheront pas Bielsa »
Le manque de rigueur des joueurs, une thèse défendue par Luis Fernandez, qui approuve le travail de l’ancien coach de Bilbao : « Bielsa est un homme qui a une méthode, il demande à des joueurs de s’impliquer, de donner leur maximum. Javier Zanetti est élogieux à son égard. Et aujourd’hui, les joueurs de l’OM trouvent le travail trop dur. Ce qu’ils aimaient remarquablement faire pendant six mois les fatiguent aujourd’hui… Il n’y a pas d’usure quand on attend la fin du mois pour encaisser son salaire et préparer son futur. Là, on est en forme. Bielsa n’est pas non plus censé tout savoir. Pendant six mois, il y avait des résultats, des progrès. Les garçons pouvaient hausser leur niveau de jeu par rapport à la saison dernière. Avant, on aimait se surpasser, on aimait aussi le travail de Bielsa qui demandait beaucoup de rigueur. Et puis en 2015, il y a deux ou trois éléments qui sont peut-être dans une situation difficile. C’est un problème de répéter les mêmes exercices tous les jours ? Le mec à l’usine, on lui demande tous les jours de faire la même chose. »
Quid de la suite ? « Ils ne lâcheront pas Bielsa, assure Di Meco. Le mois de mars sera un tournant. Je pense que les joueurs savent que s’ils finissent en haut du classement, ce sera bon pour tout le monde. Des joueurs ont pris une valeur qu’ils n’avaient pas en début de saison. Pour certains, ce qui leur arrive est inespéré. » En ce qui concerne la suite, et notamment l’été prochain, Luis Fernandez imagine mal Bielsa poursuivre l’aventure sur la Canebière : « Je pense que c’est déjà décidé. Bielsa est là pour un an. Il partira en fin de saison. Il a pris sa décision il y a un ou deux mois, après les histoires avec Payet ou Doria. »