Blanc : « Il faut réfléchir un petit peu… »

Laurent Blanc - AFP
Quels sentiments vous animent à l’issue de ce nouveau match nul du PSG, le troisième consécutif ?
Il y a beaucoup de sentiments qui se mélangent. De la déception, dans la mesure où en première mi-temps, même si on n’a pas été dominateurs comme on a pu l’être contre Saint-Etienne, elle était somme toute assez bonne, notamment dans la récupération du ballon où j’ai senti un effort collectif. Mais la deuxième mi-temps est très décevante dans la mesure où on ne se crée pas beaucoup d’occasions et on s’expose aux contres lyonnais. Le scénario du match, on le connaît puisque ça fait trois ou quatre fois que c’est le même. On arrive à marquer ce but qui devrait être pour nous libérateur et au contraire, j’ai l’impression que cela nous crispe.
Pourquoi Paris se fait-il systématiquement rejoindre en ce moment ?
Si j’arrivais à l’expliquer, je l’expliquerai à mes joueurs. C’est un phénomène que l’on connaît depuis peu. On avait l’avantage l’année dernière d’ouvrir le score mais aussi de mettre ce deuxième but qui nous mettait vraiment à l’abri. Aujourd’hui, il faut bien reconnaître qu’on a très peu d’occasions de but malgré une possession de balle assez conséquente.
Vous aviez procédé à quatre changements par rapport à l’équipe de départ face à l’Ajax...
Ça n’a pas suffi puisque le score est nul. Notamment les erreurs qu’on a pu faire en seconde période. Comme je l’ai dit aux joueurs, il faut réfléchir un petit peu. Il faut réfléchir… on a voulu créer du jeu et on s’est exposé à des contres de 60-70 mètres de Lyon. A 1-0… C’est vrai que notre philosophie est de jouer au football et de faire du jeu, mais de temps en temps il faut savoir, surtout dans une période comme celle où on est actuellement, avoir un peu moins de jeu et gagner 1-0. Peut-être aussi que cette équipe de Lyon s’était bien préparée dans la semaine et avait élaboré un plan qui nous a perturbés en seconde période.
L’ambiance semble s’être dégradée en interne.
C’est votre sensation. Quand un club ne fait pas de bons résultats, on a toujours le sentiment qu’il y a un malaise. L’année dernière, en faisant des bons résultats, l’ambiance était un petit peu plus détendue. Les joueurs sont déçus, le staff aussi est déçu. On est réalistes aussi. On n’est pas au meilleur de notre forme. Il y a un autre match qui arrive très vite, mercredi contre Caen. Il sera, lui aussi, assez difficile.
« Ce sera la crise d’octobre »
Il y a déjà urgence sur le plan comptable. Il y a toujours urgence. Tous les clubs sont à la recherche de points. L’année dernière, quand les matches étaient très faciles, on disait que Paris n’avait qu’à se présenter sur le terrain pour gagner 3, 4 ou 5-0. Cela vous prouve que ce n’était pas si facile que ça, qu’il avait fallu développer beaucoup de qualités et que ces qualités-là ne sont pas encore au rendez-vous.
Zlatan Ibrahimovic n’a pas fait un grand match et, pourtant, vous l’avez maintenant sur le terrain. Pourquoi ?
C’est toujours votre joueur majeur le déclic de votre équipe. Ibra, à l’image de l’équipe en deuxième mi-temps notamment, a été en difficulté. C’est un joueur qui peut être présent sur une action très décisive. Il aurait pu l’être sur le ballon relâché par le gardien de Lyon. Malheureusement, il n’a pas réussi à concrétiser cette action-là. Ça prouve aussi que les grands joueurs peuvent connaître des moments un peu plus difficiles.
Si on évoque avec vous le mot crise…
D’habitude, vous attendez la crise de novembre. A ce moment-là, ce sera la crise d’octobre. Ce n’est pas de gaieté de cœur que je vous dis ça. On est à Paris, on connaît l’exigence que peuvent avoir les médias, les fans, les supporters. Ça ne me satisfait pas mais on est une des deux équipes encore invaincues du championnat de France.
La période actuelle est-elle difficile à gérer ?
On connaît les règles du jeu. Quand on est dans un club comme le PSG, il faut avoir des résultats. Et encore, même quand vous avez des résultats et que vous faites 89 points, ce n’est pas toujours si facile que ça. Donc imaginez quand vous en perdez quelques-uns comme il nous arrive actuellement. Ce sont des périodes difficiles. On s’y est préparé. En tout cas, la seule solution radicale, c’est d’obtenir des résultats. Ce soir, on a dix points. Les leaders en ont 13. Ce soir, c’est le scénario du match qui est regrettable. Je pense que les deux déplacements à venir vont être très compliqués. Mais il va falloir s’accrocher. L’année dernière, tout nous souriait. Quand vous êtes dans des périodes difficiles, rien ne vous sourit. Il faut être conscient des problèmes qu’on peut avoir. Conscient qu’on n’est pas bon ou pas suffisamment bon pour maîtriser les matches comme nous avions l’habitude de le faire l’année dernière. Il faut se réfugier dans le travail mais aussi dans une prise de conscience individuelle et collective. Et ce, à tous les niveaux.