Blanc, le constat d’impuissance

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Les Girondins ont la gueule de bois. Après la défaite à Valenciennes (0-2), la cinquième lors des six derniers matches de championnat, ils ont perdu mathématiquement leur titre de champion. Et Laurent Blanc, leur entraîneur charismatique, semble bien incapable d’enrayer cette spirale fatale. « J'ai l'impression que les piles sont vides et qu'on a débranché la prise, confesse-t-il. On peut toujours s'accrocher à une éventuelle qualification pour une coupe d'Europe mais les joueurs sont tellement apathiques… En sont-ils capables ? J’en doute. »
Le constat est cruel pour celui qui est considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs français de sa génération. Ses critiques à l’égard de ses joueurs ne l’exonèrent pas de quelques responsabilités. Sa communication sur la succession des Bleus a laissé des traces au sein d’un groupe déstabilisé par les rumeurs de départ de leur entraîneur. Il aura suffi que l’équipe enchaîne quelques mauvais résultats après la trêve hivernale pour que la confiance et le jeu, marque de fabrique des Bordelais, se délitent inexorablement.
Le patron technique des Girondins auraient pu s’appuyer sur ses réserves, décisives l’an dernier dans la course au titre. Mais cette saison, les Cavenaghi, Bellion, Jussiê et autre Henrique ont été laissé à l’abandon. A l’arrivée, aucun d’entre eux n’a pu aider une équipe usée jusqu’à la corde et incapable de réagir.
Peut-il quitter Bordeaux ?
A quatre journées de la fin du championnat, Laurent Blanc est donc plus impuissant que jamais. Mardi, il confiait « viser un point à Valenciennes ». Aujourd’hui, il espère juste « une réaction d’orgueil » de ses joueurs, dimanche, contre Toulouse. Cet aveu d’impuissance cadre mal avec le désir ardent de la FFF de le voir succéder à Raymond Domenech à la tête des Bleus. Le technicien brillant et sûr de lui qui officiait encore sur le banc bordelais en décembre a laissé place à un entraîneur désabusé et en crise de résultats au point qu'une qualification en coupe d'Europe n'est plus qu'une vue de l'esprit. Peut-il seulement quitter Bordeaux en laissant une équipe dans une telle panade ? C’est la question que se posent aujourd’hui les supporters girondins…