Blanc, les dessous de la réussite

Laurent Blanc - -
Six victoires et trois nuls après neuf journées de Ligue 1. Le PSG n’avait pas réalisé meilleur début de saison depuis la campagne 1996-1997. Et le bilan du club de la capitale en Ligue des champions (deux victoires en autant de rencontres) ne fait que confirmer le bel envol du Paris Saint-Germain cette année. Et pourtant, le pari n’était pas gagné d’avance pour Laurent Blanc. Derrière André Villas-Boas, Fabio Capello ou encore Guus Hiddink sur la liste des dirigeants parisiens, Laurent Blanc n’arrivait pas en odeur de sainteté le 25 juin dernier dans les bureaux du club de la capitale. Et la succession d’une référence comme Carlo Ancelotti, dans un club champion de France en titre, s’annonçait particulièrement périlleuse.
Aujourd’hui, joueurs et observateurs s’accordent à louer l’attitude et le travail de Blanc, qui a su gérer les égos et maintenir, voire renforcer la cohésion du groupe parisien. « L’effectif du PSG avait une relation assez forte avec Carlo Ancelotti et je pense que Laurent Blanc n’a pas fait de rupture dans ce relationnel, il s’est mis dans le moule, estime ainsi son agent Jean-Pierre Bernès. Il a apporté sa touche personnelle sur le plan tactique et sur le plan du projet de jeu. » « Il se posait des questions avec de rencontrer Thiago Silva et Zlatan Ibrahimovic, sur la manière d'aborder ces deux leaders, confie-t-on dans l’entourage de l’entraineur. Finalement, il a bien préparé leur entretien et ça s'est très bien passé. Il parle beaucoup aux joueurs. Parfois j'ai même l'impression qu'il se force. Il a fait un vrai travail entre le Blanc de Bordeaux et le Blanc du PSG. »
« Moins de tensions dans le staff »
L’ex-sélectionneur de l’équipe de France a également su s’entourer : son fidèle lieutenant Jean-Louis Gasset comme adjoint, Philippe Lambert pour préparateur physique ou encore Nicolas Dehon en tant qu’entraineur des gardiens. « Dans chaque domaine, il a choisi des personnes très compétentes, ce qui lui permet de beaucoup déléguer, explique un proche du coach parisien. J'ai l'impression aussi qu'il y a moins de tension dans le staff cette année que l'année dernière. Ça participe à la bonne ambiance dans laquelle baignent les joueurs. »
Pour ne rien gâcher, sous la houlette de Blanc le PSG propose des partitions plus léchées et ambitieuses que l’an passé avec Ancelotti aux commandes. A l’occasion notamment des chocs contre Monaco (1-1), le Benfica (3-0) ou l’Olympique de Marseille (2-1), le PSG s’est révélé aussi solide qu’attrayant, comme l’explique Luis Fernandez. « Laurent Blanc a un style qui lui est propre. Avec un projet de jeu, une possession de balles, se créer un maximum d’occasions, avoir une certaine maitrise sur le jeu, apprécie l’ancien entraîneur parisien. J’aime bien ce PSG et ce que Laurent Blanc est en train de réaliser. Au départ, certains se posaient pas mal de questions. Il est en train de retourner la situation en sa faveur. » Au terme de la saison 1996-1997, le Paris Saint-Germain, sous la férule de Ricardo, avait achevé la saison deuxième derrière… Monaco. A Laurent Blanc de démontrer qu’il peut continuer à tenir la comparaison, voire la dépasser.
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Blanc : « Je n’ai jamais été un garçon radical »
Dans la lignée des confidences de ceux qui l’entoure, Laurent Blanc explique essayer autant que possible faire preuve de pragmatisme avec son groupe. En cela, son expérience en tant que sélectionneur de l’équipe de France entre 2010 et 2012 lui a beaucoup apporté. « Je n’ai pas l’impression d’avoir changé dans ma manière de manager. Pour tout vous dire, l’expérience que j’ai eue avec la sélection nationale m’a ouvert certainement l’esprit au niveau du management, confie le coach du PSG. Ça m’a apporté une expérience nouvelle qui me permet d’avoir plus de recul dans des situations chaudes. Il faut être un petit peu diplomate avec certains et plus sévères avec d’autres. Je pense que je n’ai jamais été un garçon radical. Ça ne veut pas dire que j’accepte tout mais il ne faut pas avoir d’avis tranché et dire "c’est comme ça et que ça ne bougera plus". Il ne faut pas être définitif dans son jugement. »