Blanc quitte Bordeaux dans la confusion

Le départ de Blanc a suscité des réactions partagées au sein du groupe bordelais. - -
Dimanche matin, dans l’intimité du Haillan, Laurent Blanc a annoncé son départ pour l’équipe de France. Dans un silence de cathédrale, ses joueurs, mais aussi le personnel administratif, ont écouté le discours d’un « Président » très ému. Yoann Gourcuff n’a pas retenu ses larmes. Comme le milieu de terrain international, Alou Diarra, Marc Planus, Cédric Carrasso ou Marouane Chamakh ont été touchés par le départ de leur entraîneur. Ce n’était pas le cas de tout le vestiaire. Le clan des Sud-Américains, emmené par Henrique, Wendel et Cavenaghi, n’a pas débouché le champagne, mais presque…
A Bordeaux, depuis quelques temps, Laurent Blanc ne faisait plus l’unanimité. En interne, le timing choisi pour annoncer son départ n’a pas plu à tout le monde. En entretenant le flou sur son avenir, le technicien a mis son club dans une situation bien inconfortable. Même s’il disposait d’un accord moral de ses dirigeants pour pouvoir quitter le navire en fin de saison avant le terme de son contrat en cas de belle proposition... « Laurent a respecté ce qu’il a toujours dit », défend son ex-président, Jean-Louis Triaud.
Pourtant, son départ fait grincer quelques dents. « Je suis contrarié par la façon dont se sont passées les choses, souffle Jean-Louis Triaud. L’annonce a été prématurée et Bordeaux a été perturbé. »
Des dirigeants en colère
La FFF, coupable d’avoir déstabilisé Laurent Blanc en l’approchant dès le mois de janvier, est dans le collimateur des dirigeants girondins. Nicolas De Tavernost, président du directoire de M6 et propriétaire du club, était monté au créneau dès dimanche. « Il nous semble pour le moins regrettable que l’affaire se soit traitée en dehors des Girondins de Bordeaux, sans que ceux-ci en aient été informés. Laurent Blanc est un excellent choix mais nous devons préserver les intérêts de notre club, qui a eu à souffrir des initiatives de la Fédération. Cette affaire nécessite donc une négociation financière. »
Combien réclament Girondins ? Triaud ironise : « Si on vise gros, 20 millions d’euros, c’est le manque à gagner quand on ne participe pas à la Ligue des champions. Plus sérieusement, il s’agit d’une affaire privée. J’aurais une discussion très ferme avec la Fédération. »