Bodmer : « A Lyon, j’avais perdu le plaisir »

Mathieu Bodmer - -
Mathieu, comment abordez-vous ce retour à Lyon ?
C’est toujours différent quand on joue contre son ancien club. Cela s’était bien passé pour nous il y a un mois en Coupe de la Ligue (victoire 2-1 ap, ndlr). Ce sera un match compliqué dimanche car les Lyonnais ont besoin de points, alors que nous souhaitons continuer notre belle marche en avant. Ce n’est pas décisif mais important. Au niveau affectif, ma période lyonnaise a été pour moi une expérience mitigée.
Notamment avec votre ancien entraîneur, Claude Puel...
(Rires) Disons que je suis parti de Lille un peu fâché avec lui. Quand j’ai quitté Lyon, on est encore parti un peu fâché. Ce sont les aléas de la vie. On ne peut pas s’entendre bien avec tout le monde...
Tout le monde pensait pourtant à Lyon que vous étiez « son fils », non ?
C’était une très, très fausse image. Quand le coach est arrivé à Lyon, on a été un peu ciblés, que ce soit moi ou Kader (Keita, ndlr). Lui est parti au bout d’un an. Moi, un peu plus tard. Là, il reste Jean II (Makoun) et Michel (Bastos) comme anciens Lillois. Jean II ne devrait peut-être plus tarder à partir. Comme quoi, ce n’est pas parce qu’on a travaillé avec un coach dans une autre équipe qu’on est privilégié ou mis un peu plus en valeur. J’avais perdu un peu la notion de plaisir à Lyon.
Vous n’aviez aucun échange avec Puel ?
On a eu des discussions. Mais il avait son avis et des impératifs. Il faisait ses choix, qui ne me convenaient plus. C’est pour cela qu’il valait mieux cesser notre collaboration. Je suis venu à Paris pour retrouver ma place au milieu de terrain et m’entraîner à ce poste-là.
« Je n’ai pas oublié certaines choses »
Vous aviez été très expressif lorsque vous aviez marqué à Gerland il y a un mois en Coupe de la Ligue. Pourquoi ?
Ce but m’avait fait beaucoup de bien. Pour le reste, je n’en veux à personne. Je n’ai simplement pas oublié certaines choses même si la page est aujourd’hui tournée.
Quels rapports aviez-vous avec Jean Michel Aulas et Bernard Lacombe ?
Avec eux, je n’avais aucun souci. Bernard est celui qui m’a recruté avant qu’Alain Perrin ne signe au club. Quant au président, c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup par rapport au travail qu’il a fourni et qu’il fait toujours à Lyon.
Le président Aulas dit que le PSG viendra à Lyon dans la peau du favori...
Il est très doué pour enlever la pression à ses joueurs. Mais à la base, c’est Lyon qui est tous les ans le favori du championnat. C’est à eux de supporter ce rôle. Ils restent sur une belle série même si ça se passe un peu moins bien en Ligue des Champions.
Quel regard portez-vous sur les difficultés actuelles de l’OL ?
Disons que ce sont les médias qui mettent un peu plus de pression sur Lyon qu’à l’époque. Certaines choses sont plus étalées dans la presse. Mais beaucoup de clubs aimeraient être en crise comme Lyon. Vu leur effectif, on sait très bien qu’ils seront dans les trois premiers à la fin de la saison et qu’ils réussiront une belle aventure en Ligue des champions.