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Bordeaux: bagarre, mail incendiaire, conférence explosive... Poyet est un habitué du coup de sang

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Mis à pied par les dirigeants bordelais après son coup de sang jeudi dans la foulée de la victoire contre Mariupol (2-1), Gustavo Poyet ajoute une ligne supplémentaire à son CV, catégorie clashs. Partout où il a entraîné, l'Argentin a connu des épisodes houleux.

Bordeaux est qualifié pour les barrages de la Ligue Europa... mais Bordeaux est en crise. Gustavo Poyet est entré dans une colère noire dans la foulée de la victoire contre Mariupol (2-1) et a été mis à pied à titre conservatoire par ses dirigeants, le spécialiste du genre Eric Bedouet assurant l'intérim. L'Uruguayen a eu un coup de sang dont il a le secret. Car oui, ce qui peut apparaître comme un pétage de plombs est en fait très caractéristique de Gus Poyet.

"Un baril de nitroglycérine"

Le journaliste Romain Molina avait prévenu dès le mois de janvier, quand l'ancien milieu de terrain avait pris la succession de Jocelyn Gourvennec. Il l'avait décrit comme "un baril de nitroglycérine", "un coach de caractère", "un mec passionné qui a beaucoup de caractère et peut aller au clash".

Il avait aussi prévenu Stéphane Martin et les dirigeants bordelais: "J'espère qu'ils sont préparés, car si on commence à l'énerver sur des joueurs ou sur des entraînements, ça peut être sympathique." Des paroles qui apparaissent comme prémonitoires après le dérapage post-Mariupol.

Un "caca nerveux" avant d'être viré en direct à la TV

Gustavo Poyet a commencé sa carrière d'entraîneur à Brighton en Angleterre. Il y a connu de beaux succès, mais il s'est aussi distingué par sa propension à s'enflammer facilement. En mai 2013, il avait envoyé un mail incendiaire aux employés de Brighton. La raison de sa colère: avant la réception des rivaux de Crystal Palace, une personne avait souillé le vestiaire des visiteurs en déféquant "partout autour des toilettes, sauf dedans".

"Je suis en colère que quelqu'un dans ce club ait pu mettre en péril notre bonne réputation et tomber si bas. Ces personnes imaginaient que ça pourrait affecter les joueurs de Crystal Palace? Eh bien, c'est possible. Ça les a peut-être surmotivés." Résultat: Brighton s'est incliné à domicile (0-2). Et à la fin de la saison, les Seagulls ont manqué de peu la montée en Premier League et Poyet a été viré dans des circonstances troubles: il était sur le plateau de la BBC, en tant que consultant, quand la nouvelle de son départ décidé par la direction est tombée, sans qu'il ne le sache...

La bagarre évitée de peu avec Steve Bruce

Après Brighton, Gus Poyet a pris en charge Sunderland pendant un an et demi. La collaboration chez les Black Cats a bien commencé, puisqu'il a mené ses hommes jusqu'au maintien alors qu'ils étaient derniers à son arrivée, mais elle s'est mal terminée. Début 2015, Sunderland enchaîne les défaites et l'Uruguayen se retrouve sur la sellette.

Durant un match crucial pour le maintien, le 3 mars 2015, Sunderland se fait rejoindre par Hull City et Poyet est exclu pour avoir shooté dans une bouteille d'eau sur l'égalisation des Tigers. Au coup de sifflet final, il s'approche de Steve Bruce en lui glissant quelques mots. L'entraîneur de Hull refuse sa main tendue, le ton monte très vite et il faut l'intervention des arbitres pour empêcher les deux hommes de se lancer dans un pugilat. Quelques jours après, Poyet est viré.

Poyet fait la leçon aux journalistes avec son ordinateur

Après l'Angleterre et une expérience à l'AEK Athènes où ses dirigeants l'ont à leur tour viré car ils n'ont pas apprécié que l'entraîneur annonce son futur départ sans les avoir prévenus, Gustavo Poyet atterrit en Espagne au Betis Séville. En Andalousie aussi, le caractère sanguin de l'Argentin fait des étincelles.

En septembre 2016, le Betis s'incline lors du derby face au Séville FC sur le plus petit des scores, avec un but de Samir Nasri. Mais Poyet est dans une colère noire: il estime qu'un but de son équipe a été injustement invalidé. Il débarque alors en conférence de presse d'après-match avec un ordinateur portable pour montrer aux journalistes présents cette action.

"C'est la décision qui a tué le match. Vous avez vu l'action? J'espère que vous en parlerez. Arrêter d'écrire des co...! Moi, je suis honnête. Soyez honnêtes aussi!", lance-t-il à l'assistance. Il sera démis de ses fonctions quelques semaines plus tard par des dirigeants lassés de ses mauvais résultats.

N.B