Bordeaux : Ben Khalfallah et ses coéquipiers « débiles »

Le mauvais passage de Bordeaux, qui n’a pas gagné depuis six matches et reste sur deux revers de rang, a le don d’irriter le milieu de terrain Fahid Ben Khalfallah. Le Tunisien juge très sévèrement l’attitude de certains de ses coéquipiers.

Fahid, quel est votre sentiment sur les dernières prestations de l’équipe ?

Pour moi, on est pathétiques sur le terrain depuis deux matches (défaites à Bastia en Ligue 1 et à Montpellier en Coupe de la Ligue, ndlr). Il faut montrer autre chose. Je pense qu’on est suffisants. On se contente de peu. On est 5e ou 6e (8e en réalité, ndlr) c’est correct. Tout le monde pense qu’on fait un début de saison correct mais moi, je n’en suis pas persuadé. On perd des points contre Ajaccio à domicile, on perd des points contre Lille dans les arrêts de jeux, on perd à Bastia, on perd contre Montpellier alors qu’ils ont une équipe avec des jeunes pour lesquels c’était peut-être le premier match pro. Pour moi, c’est tous les jours à l’entraînement qu’il faut avoir envie de gagner. Dans n’importe quel petit jeu. Il ne faut pas accepter la défaite. Je pense qu’il nous manque quelque chose comme ça.

Vous parlez de vos coéquipiers ?

Je vais être méchant, mais certains, ils sont débiles. Ils ne se rendent pas compte des choses. Il y a en a qui se rendent compte. La plupart, j’espère. Mais d’autres, il faut les titiller, les pousser, parce qu’ils n’ont pas ça en eux. Moi, à l’entraînement, le moindre jeu, je déteste perdre. Ça, c’est un comportement à avoir dans la vie de tous les jours et à reproduire sur le terrain. (…) On prend le match de Lille, ça me saoule. On dit qu’on a fait un beau match. Super, mais à l’arrivée, on ne gagne pas. Moi le plaisir, je ne l’ai que dans la victoire. On a beau faire bander les gens, si à la fin tu n’éjacules pas, c’est la même chose. C’est grossier de dire ça, mais c’est vrai. Les matchs, il faut les gagner.

Vous voulez dire qu’il y a une fracture à l’intérieur du vestiaire ?

En tout cas, il y a des comportements qui ne me plaisent pas. Je ne dis pas qu’il y a un divorce, l’effectif vit bien. (…) Le problème, c’est qu’il faut être le plus ambitieux possible, et je ne suis pas sûr qu’on ait ça à l’intérieur du groupe.

Propos recueillis par Olivier Schwarz