Bordeaux ferme la boutique

Francis Gillot - -
On a tendance à l’oublier, mais Bordeaux a été champion de France en 2009. Coaché par Laurent Blanc, le club girondin déployait aussi un des footballs les plus chatoyants d’Europe qui lui a permis d’accéder aux quarts de finale de la Ligue des champions. Vingt mois plus tard, les Bordelais végètent à une quatorzième place (7 points) indigne de leur standing. Le défenseur central Marc Planus, formé au club, a compris que le faste des années Blanc était bien loin : « Bordeaux a changé de statut, il faut essayer d’en prendre conscience. Désormais, le premier objectif, c’est le maintien, et il ne faut pas avoir honte de le dire ». Pas sûr pour autant que tous ses coéquipiers partagent son avis.
A l’issue d’une réunion, jeudi, où les joueurs « se seraient dit les choses », le discours de l’actuel meilleur buteur du club, l’avant-centre malien Cheikh Diabaté, ne transpirait pas l’inquiétude : « C’est sûr que si on ne gagne pas, on ne pourra pas rester en Ligue 1. Mais pour le moment, on n’a pas parlé de la Ligue 2 entre nous. On est à Bordeaux, c’est quand même un bon club ». Francis Gillot, qui connaît bien les affres de la lutte pour le maintien pour s’y être frotté avec Sochaux pendant deux saisons, ne comprend pas cette attitude : « Si certains d’entre eux ne voient pas qu’aujourd’hui, on est en mauvaise position, je pense qu’ils doivent changer de métier. Ils n’ont plus 14 ans quand même. »
Désaccord sur la méthode
Pour le moment, Bordeaux n’est encore pas relégable, mais il s’entête à en avoir le parcours : une seule victoire en huit rencontres, acquise face à Valenciennes (2-1, 4ème journée) et un fonds de jeu totalement indigent. Pour s’extirper de cette situation peu enviable, l’entraineur girondin ne veut pas renier ses préceptes offensifs, qu’il a expérimentés avec succès lors de ces années sochaliennes. « Adopter une attitude plus défensive serait un mauvais calcul. C’est sûr que c’est à quitte ou double, mais au bout de trois matches, je préfère avoir deux victoires et une défaite que trois nuls. Au niveau comptable, c'est mieux » a-t-il affirmé.
De son côté, Marc Planus est plus prudent : « Aujourd’hui, on ne peut pas se permettre le luxe de bien jouer au football. On n’en a pas la confiance actuelle. Si les gens s’attendent à ce que Bordeaux joue un petit peu mieux, ils seront déçus. Il faut s’inspirer d’équipes comme Toulouse, qui produisent un peu moins de jeu, mais qui arrivent à avoir de bons résultats ». Visiblement, Gillot devra donc batailler pour faire appliquer sa méthode à ses hommes. Mais il devrait néanmoins être d’accord sur une chose : « Ce sont nous les joueurs, qui avons mis le club en difficulté. Nous sommes donc les seuls à pouvoir faire quelque chose ».