Bordeaux: "Indifférence", "démotivation", les mots forts de Gasset et Koscielny

On avait quitté Jean-Louis Gasset sur un énorme coup de gueule en conférence de presse, après la défaite de son équipe à Monaco (4-0). L’entraineur bordelais avait martelé que les Girondins joueraient le maintien cette saison: "Mais la colère est passée, on est parti sur autre chose."
Pourtant le malaise semble bien présent au Haillan et Jean-Louis Gasset n’a pas voulu fuir ses responsabilités, au moment d’évoquer le début de saison. "Ma part de responsabilité est totale, souffle-t-il. Quand je dis que Bordeaux est mauvais, ce n’est pas que les joueurs. C’est moi inclus, le club inclus. C’est cette ambiance qui plombe. On vit dans le faux, on vit dans l’indifférence. Il n’y a pas de supporter à l’entrainement, au stade. Les gens nous parlent d’il y a 10 ans en arrière mais pas du présent. Aujourd’hui, il y a une démotivation, un désamour, il faut vivre avec ça et les joueurs le ressentent."
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Arrivé il y a trois mois, l’ancien entraineur de Saint-Etienne admet ne pas avoir encore trouvé de solution pour rendre son équipe constante et performante. La solution pour Gasset? "Il faudrait du neuf, casser ce groupe qui souffre depuis deux, trois ans et amener de la fraicheur en même temps que de la confiance, répond-il. Mais ce n’est pas programmé comme ça donc il faut trouver la solution. Et je vais trouver la solution."
"On vit trop bien ensemble"
En interne, on est loin de l’implosion et l’équipe reste soudée malgré les désillusions des saisons précédentes. "Oui le groupe est touché, analyse le capitaine Laurent Koscielny. Le souci c’est que ce sont de bons mecs, on vit bien et je pense qu’on vit trop bien ensemble. Parfois il faut hausser le ton et se dire les vérités et ça, ça a manqué. On a préféré être dans le côté sage, la douceur, protéger les personnes de ce groupe au lieu de crever l’abcès d’entrée."
Après la défaite à Monaco, en plus de Koscielny et Gasset, le directeur sportif Alain Roche a pris la parole face au groupe en faisant référence aux fondamentaux: "Travail, confiance, don de soi, abnégation." L’ancien défenseur central a senti qu’il fallait faire bouger les choses. "Je trouve que les joueurs ne se parlent pas, continue Gasset. Dans la solidarité, à part des petits groupes, on ne se dit pas les choses. Si on veut faire quelque chose de mieux, il faut se parler. On a un manque à ce niveau-là."
Certains jeunes dans le confort
Depuis le début de saison, plusieurs cadres se sont mis en retrait pour se recentrer sur leurs performances. "On doit prendre plus la parole dans le vestiaire ou sur le terrain, poursuit Koscielny. Il faut que certains prennent leurs responsabilités. Il y en a beaucoup qui sont respectés dans cette équipe et qui peuvent s’exprimer."
Avant de cibler la jeune génération. "Certains sont dans le confort, juge Koscielny. Ceux qui sont en salle de musculation, qui prennent soin leurs corps, ce sont souvent les plus anciens. On donne trop de facilité aux jeunes, on leur inculque moins le sens du travail, du devoir." Des mots forts qui doivent permettre à Bordeaux de rivaliser contre Montpellier ce samedi, avant la trêve. Et une victoire serait plus que bienvenue avant de se déplacer ensuite à Rennes puis au Parc des Princes.