Bordeaux-OM : Baup n’est plus le bienvenu

De retour ce dimanche soir (21h) au stade Jacques Chaban-Delmas, l’ancien entraîneur bordelais (1997-2003) devra composer avec un public qui n’a pas du tout digéré son arrivée à l’OM, le grand rival des Girondins. Ambiance.

« Il ne faut pas qu’Elie Baup pense qu’il sera accueilli à bras ouverts. » Laurent Perpignaa, porte-parole des Ultras Marines, le groupe de supporters le plus influent des Girondins, annonce la couleur. Ce soir, l’entraîneur de l’OM ne sera pas le bienvenu pour son retour au stade Chaban-Delmas à l’occasion du match de clôture de la 13e journée. Le foot est parfois cruel. Même lorsqu’on a grandement contribué à la gloire de Bordeaux en lui offrant un titre de champion de France (1999) et une Coupe de la Ligue (2002), il n’est jamais bon de revenir avec la tunique phocéenne. « Qu’il s’agisse d’un joueur ou d’un entraîneur, il est inconcevable pour nous qu’un ancien Bordelais revienne sous le maillot de Marseille », appuie le supporter aquitain, très attaché à la rivalité avec l’OM.

Les retrouvailles entre Elie Baup et les Girondins ne s’annoncent donc pas chaleureuses. Le technicien qui tentera de mettre un terme à 35 ans de disette olympienne en terres girondines, n’a d’ailleurs jamais réussi à s’imposer à Chaban-Delmas lorsqu’il fut de retour avec d’autres écuries. Qu’il soit aux commandes de Saint-Etienne, Toulouse ou Nantes, ses cinq visites dans son ancienne maison se sont soldées par quatre défaites et un match nul. Pas brillant.

Du titre aux prud’hommes

Si les supporters bordelais ont la rancune tenace, du côté du club de Jean-Louis Triaud, on n’a pas oublié non plus les circonstances dans lesquelles Elie Baup a quitté le club en octobre 2003. « Il y a eu de la friture sur la ligne » se souvient l’ancien défenseur François Grenet, champion de France en 1999. En désaccord avec la direction du club après son limogeage, Baup avait emmené les Girondins aux Prud’hommes. En 2008, il empochera la somme de 2,5M€.
Quatre ans plus tard, le coach marseillais ne garde pourtant que des bons souvenirs de ses six saisons pleines passées en Gironde : « Surtout quand on connait la longévité d’un entraîneur dans le football d’aujourd’hui, précise-t-il. Mais je suis passé à autre chose depuis pas mal de temps. »

A Bordeaux, on n’a qu’une angoisse. Que le retour d’Elie Baup brise les 35 années d’invincibilité à Chaban-Delmas : « Je jouais à Marseille pour la dernière victoire de l’OM ici en 1977 (2-1) », se souvient Marius Trésor. Celui qui était superviseur aux Girondins, lorsque Baup en était l’entraîneur, espère bien que la malédiction olympienne se poursuivra une année de plus.

Aurélien Brossier avec Olivier Schwarz