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Brest, mille sabords !

Omar Daf

Omar Daf - -

Grâce au report d’OM-Rennes et à sa victoire face à Saint-Etienne (2-0), le promu brestois prend la tête de L1 pour la première fois depuis 24 ans. A la surprise générale, et avec le sourire.

Le sourire rageur d’Alex Dupont en dit long. Bras levés et poings serrés, le coach brestois salue chaleureusement le public du stade Francis-Le Blé. Qui le lui rend bien. Quelques mètres plus loin, ses joueurs s’offrent un tour d’honneur. Le gardien Steeve Elena enchaine les poignées de mains. Malgré l’humidité et la grisaille, personne ne veut quitter les lieux. L’instant est magique, historique. En s’imposant face à Saint-Etienne (2-0), Brest vient de s’emparer de la tête de la Ligue 1 (en attendant le résultat d’OM-Rennes, reporté pour cause d’intempéries). Une première depuis 24 ans.

Situation inespérée pour un club qui était encore aux portes du National il y a deux ans. « Je suis un entraîneur heureux, rayonne Dupont. On demande du pain et nous donne de la brioche ! C’est délicieux. Cette place de leader, c’est le succès de tout un groupe, de toute une ville et de toute une région. En Bretagne, on adore le football. On va tâcher de continuer sur notre lancée. Sans se poser trop de questions. » L’insouciance. Voilà la principale qualité de cette bande de copains. A l’image du deuxième but magnifique inscrit par Romain Poyet (84e) face aux Verts, les Brestois évoluent sans complexe. Et ça leur réussit.

Kantari : « On est toujours le Petit Poucet »

« On ne se prend pas la tête, confirme le milieu Oscar Ewolo. On ne se met aucune pression. On est très soudés. Le groupe vit bien et ça se ressent sur le terrain. » Ça se ressent tellement que le promu est devenu irrésistible. Voilà huit matches que le Stade Brestois n’a plus perdu en championnat (6 victoires, 2 nuls). Mieux, Elena n’a plus encaissé le moindre but depuis la 3e journée et une défaite à Lyon (1-0). Après un début de saison compliqué (19e après trois journées), la formation du Finistère a parfaitement repris ses marques dans l’élite, vingt ans après l’avoir quittée. Décrit comme un club « populaire, familial et chauvin » par ses propres supporters, Brest sait que son règne sera certainement provisoire. Mais il s’en contente volontiers. « On est toujours le Petit Poucet », glisse, tout sourire, le défenseur Ahmed Kantari. Dans l’allégresse générale d’une ville folle de foot.

Alexandre Jaquin