Chants homophobes dans les stades de Ligue 1: le gouvernement dit avoir saisi "trois fois" la justice

Le dernier PSG-OM en Ligue 1, le Stade Rennais contre Nantes début octobre... plusieurs épisodes récents de chants homophobes entendus dans des stades de Ligue 1 ont poussé le gouvernement à l'action. Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), Olivier Klein, a saisi la justice trois fois via "trois articles 40".
"Nous avons fait des articles 40, nous en avons fait trois, suite aux différents chants homophobes dans les stades, (...) je ne sais pas s'ils seront reçus mais on veut marquer un coup d'arrêt", a dit l'ancien ministre auditionné par la commission d'enquête parlementaire sur les défaillances au sein des fédérations de sport.
Le dernier PSG-OM visé par un signalement
L'un des signalements du ministère concerne le récent match PSG-OM, fin septembre, match durant lequel des chants homophobes ont été entonnés depuis la tribune Auteuil. Des actes qui ont donné lieu à une sanction de la part de la Ligue professionnelle de football (LFP), avec une tribune fermée pour un match ferme et un avec sursis.
Quatres joueurs du PSG ont également été sanctionné d'un match avec sursis à l'issu du même Classique pour des chants injurieux envers les Marseillais.
Si, cette semaine, le Stade Rennais a écopé de 70.000 euros d'amende pour des chants homophobes lors d'un match contre Nantes le 1er octobre, Olivier Klein n'a toutefois pas précisé quels autres matchs étaient visés par les autres signalements à la justice. Interrogé sur le fait de savoir si le mot "enc***" était "homophobe", il a répondu: "oui, cela fait l'objet de discussions assez byzantines avec les clubs de supporters, mais oui".
"Une forme d'indifférence" face aux actes homophobes et racistes dans les stades
En guise de prévention, Klein a préconisé des "modules de formation" à destination des dirigeants. Le délégué interministériel dit avoir "des échanges" avec le ministère des Sports pour que les faits de racisme et d'homophobie puissent être signalés à la plateforme "signal sport" mise en place depuis 2020 sur les violences dans le sport, et qui dans les faits recueille majoritairement des faits de violences sexuelles.
"On a encore vu hier soir (mercredi soir) dans le match Nancy-Red Star (que) des cris de singe sont descendus des tribunes, on l'a vu lors du match du Parc des Princes avec des chants homophobes particulièrement virulents (...) sans aucun effet ni du côté du délégué ni de l'arbitre, et même une forme d'indifférence lorsque la DILCRAH et les ministres se sont saisis de cette affaire, on nous a expliqué que tout ca n'était que du folklore et de l'anecdotique", a-t-il protesté.
Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, avait estimé, fin septembre, dans un entretien pour Ouest-France, qu'il faut prononcer des interdictions judiciaires de stades contre les auteurs de chants homophobes et les personnes aux agissements sexistes. "Si on ne fait rien, demain, nos enfants les reprendront", avait martelé la ministre.