RMC Sport

Cœur de supporter

-

- - -

A Lens, le terme de « supporter » n’est pas un vain mot. Rencontre avec l’un de ceux qui ont élevé Bollaert au rang de « meilleur public de France ».

Il s’appelle Dominique Leroux. Un gaillard de 49 ans, chef de la section « Capt’ain Ziko », appartenant à la plus grande association de supporters en France, les « 12 Lensois » forte de 7500 membres. L’année dernière, Dominique a raté seulement deux des 38 matches de championnat du Racing, dont un pour cause de voyage à Shangaï « pour faire plaisir à Madame… »

Pour Lens, il donne tout : « Je sacrifie mes congés pour pouvoir faire les déplacements. Notre section compte 400 membres et c’est l’une des plus actives de l’association. Elle le doit à des dirigeants qui s’investissent. » A Lens, obtenir le sésame de l’abonnement est un acte de foi. Il donne certains droits, comme l’accès à tous les matches de la saison à domicile pour à peine 150 euros, mais implique aussi des devoirs. « On attend de nos adhérents qu’ils chantent, qu’ils bougent, qu’ils participent aux tifos. Si c’est pour rester assis, le stade est grand… » 

« J’ai pleuré au Mans »

A l’heure d’évoquer son pire souvenir, Dominique raconte sans hésiter la descente en Ligue 2, à l’issue de la saison 2007-2008. « J’ai compris lors de la 35ème journée. Nous avons perdu 3-2 au Mans, j’en ai pleuré. Comme un gros coup sur la tête. Mais nous avons continué à chanter, même en sachant que c’était fini. » Vite remonté, le RCL a accroché une encourageante 11ème place la saison dernière. Un rang qui de l’avis de Dominique, aurait pu être meilleur : « Si Maoulida avait joué toute la saison, nous aurions fini huitièmes. Nous en avons parlé avec les entraîneurs, ils nous ont répondu que c’était eux qui avaient les diplômes. » Le supporter regrette l’ère du foot-business et toutes ses déviances.

Et même s’il ne se reconnaît plus dans le comportement des joueurs, il espère voir le Racing se placer dans la première moitié de tableau. Mais là n’est peut-être pas le plus important. « Ce qui compte pour nous, c’est d’échanger. On organise par exemple des matches avec les supporters des autres clubs de Ligue 1. On se lève tôt le matin, on joue, on mange, on boit un verre, et puis on va au match ensemble. » Un bel exemple de fair-play, digne des travées colorées de Bollaert.

S.R.