Collet : « Ça va être du bonheur »

Vincent Collet - -
Vincent Collet, après la Turquie, vice-championne du monde, place au pays-hôte de l'Euro ce vendredi, la Lituanie…
Oui, et si on ne défend pas contre eux… On l’a vu hier, ils ont été exceptionnels, presque comme possédés. Un peu à l’image des Turcs lors du Mondial l’an passé, ils semblent avoir quelque chose en plus. Le fait d’arriver à Vilnius leur a donné un supplément d’âme. Il y a une sorte de frénésie dans leur jeu, portée par une adresse exceptionnelle. C’est un peu leur standard, d’ailleurs. La Lituanie est l’équipe la plus adroite du tournoi. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est leur vitesse d’exécution. Ce ne sera pas facile contre eux.
L'ambiance qui vous attend à Vilnius doit vous rappeler celle rencontrée l'an passé en Turquie, non ?
L’ambiance, oui. Mais le style de jeu est complètement différent. Les Turcs s’appuyaient beaucoup plus sur les grands gabarits. Leurs deux meneurs sont très importants. Même si Kalnietis est un faux meneur, il amène beaucoup de vitesse et prend beaucoup de risques. Et Jasikevicius semble être revenu à son meilleur niveau. On a retrouvé le joueur qui dominait l’Euroligue il y a trois-quatre ans.
Jouer devant ce public, ce n'est pas un peu effrayant ?
Franchement ? Je suis vraiment très content de jouer dans une salle pareille. Mais surtout, après avoir battu les Turcs (rires). Ça va être du bonheur. Il n’y aucune agressivité dans ce public. C’est fantastique de voir des gens heureux de regarder du basket. Quand ils tapent dans les mains, ils n’encouragent personne, ils applaudissent les deux équipes. Leur salle… On n’est pas habitué à ça en France, par exemple. Il n’y a aucun endroit où on peut voir une telle ferveur, une telle passion.
« On est fatigué »
Être qualifié aussi vite est assez surprenant…
Au vu de la poule, c’est une énorme surprise, oui. On aurait pu perdre le match contre la Serbie. On aurait peut-être aussi perdu contre les Lituaniens et on se serait retrouvé dans une situation très compliquée, comme celles des Serbes. Ils ont le potentiel pour gagner le tournoi et ils ne sont pas loin d’une élimination potentielle. Demain (ce vendredi, Ndlr), ils jouent face à l’Espagne, qui elle-même n’est pas encore qualifiée… Donc quelque part, la qualification est un soulagement même si ce n’est qu’une étape de notre objectif (ndlr, la qualification pour les JO 2012).
En vue de la préparation de votre quart de finale, cette qualification est un avantage.
Oui. On va en tenir compte dans notre gestion. Il va falloir garder le rythme. Les deux adversaires qui viennent sont très dangereux. Ils peuvent nous châtier et il faut l’éviter. Il va falloir jongler, ça ne va pas être facile. Par contre, je pense qu’il va falloir absolument donner un peu de temps à nos leaders pour qu’on ait le maximum de fraîcheur et de jus. On a déjà l’avantage d’être les premiers à jouer. On aura au moins deux jours de repos alors que notre adversaire en quart de finale n’en aura qu’un.
Quel enjeu revêt finalement le choc de vendredi ?
Le match de demain est encore très important. Une victoire nous assurerait une des deux premières places, quoi qu’il arrive. Sur ce qu’on a vu hier, ce sera compliqué. Et sans Gelabale (forfait), les battre serait un exploit considérable. Maintenant, on ne sait jamais. C’est un match de basket. Les Lituaniens ont le droit d’être moins performants que face aux Serbes. Même si je n’y crois pas trop.
D'autant qu'on sent votre groupe assez émoussé.
On est fatigué. Notre problème, c’est qu’on sort de six matches difficiles. La Lettonie a été un adversaire très dur à battre et ce n’était pas prévu. C’est le souci de jouer les petits au début. Ils sont à fond… Je savais que pour aller en quarts de finale, on allait avoir des matches à la vie, à la mort. On pouvait se l’épargner contre la Lettonie et Israël, mais la physionomie des matches nous a obligés à les jouer jusqu’au bout.