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Crise des droits TV de la Ligue 1: Chabane déplore une "catastrophe sur le plan économique"

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De retour en Ligue 1 après une saison en Ligue 2, Angers va redécouvrir un championnat en difficulté malgré l'accord acté par les clubs pour les droits TV. Saïd Chabane, propriétaire du SCO, a regretté mardi le faible montant que les formations de l'élite vont toucher même si elles étaient dans l'obligation de l'accepter.

Un mariage de raison plutôt que de passion. Face à l'imminence du début de la saison et un mercato en attente, les clubs de Ligue 1 ont accepté les offres de DAZN et beIN Sports pour la diffusion du championnat sur la période 2024-2029. La plateforme britannique et la chaîne qatarienne vont ainsi débourser 500 millions d'euros par an pour diffuser les neufs matchs de chaque journée. Une solution privilégiée sur l'option d'une chaîne 100% Ligue 1 mais qui ne constitue qu'une solution à court terme.

"On est soulagé d’avoir un diffuseur, mais en réalité, c’est la catastrophe sur le plan économique pour les clubs", a clairement réagi Saïd Chabane, propriétaire d'Angers, ce mardi lors d'un entretien accordé au journal Ouest-France. "On a les 500 millions d’euros, certes, mais c’est loin des 700 millions qu’on voulait. Et sur ces 500 millions, il en reste à peu près 230 ou 240 à se partager (une fois les charges payées)."

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"On ne pouvait pas faire autrement"

A l'image du patron du SCO, promu dans l'élite après avoir passé un an en L2, plusieurs dirigeants de clubs ont regretté les conditions de l'accord validé par le collège de la Ligue 1 et par le conseil d'administration de la LFP. Un accord qui s'apparente pour beaucoup, comme Joseph Oughourlian ou John Textor, a un simple pansement sur un problème plus grave voire à une véritable erreur stratégique. Un sentiment visiblement partagé par Saïd Chabane. Sur le long terme, une chaîne 100% L1 aurait pu voir le jour mais ne garantissait pas de revenus pour régler les salaires des prochains mois.

"Sur le plan stratégique, c’est la chaîne de la Ligue qui primait. Mais sur le plan opérationnel, on ne pouvait pas faire autrement", a encore glissé le propriétaire du club angevin. "Donc on peut dire merci à beIN, merci au Qatar d’être venu autour de la table, sinon, ce n’était pas catastrophique, mais la fin du football professionnel en France. On a évité la catastrophe, mais pour un club comme le SCO, c’est compliqué."

Terminées les grosses dépenses à la LFP

Abordant sans se cacher les possibles problèmes financiers de son club, Saïd Chabane a confirmé un déficit budgétaire d'environ 10 millions d'euros entre le plan présenté à la DNCG et celui qu'Angers pourra effectivement présenter. En touchant trois fois moins via les droits TV que pour sa dernière saison en Ligue 1, le SCO va devoir se serrer la ceinture lors du mercato estival et va aussi inviter ses joueurs à ne pas se montrer trop gourmands sur le plan salarial.

Si le récent deuxième de Ligue 2 va devoir limiter ses investissements, Saïd Chabane a aussi invité la LFP à baisser son train de vie. Si les clubs français étaient prêts à des efforts pour financer l'instance présidée par Vincent Labrune, c'était dans le seul espoir de toucher le jackpot avec les droits TV.

Après l'échec de l'appel d'offres et une solution sur le court terme avec un accord à 500 millions d'euros par saison, la Ligue doit même "revenir au point zéro" selon le dirigeant angevin qui n'est pas vraiment un adepte du payer plus pour gagner moins. Mardi, trois présidents de clubs ont annoncé un audit de tous les postes de charges de la LFP et LFP Media après la crise liées aux droits TV.

Jean-Guy Lebreton Journaliste RMC Sport