Dauphins... ou requins ?

Le vainqueur du choc entre Lille et Lyon ce dimanche (21h) au Stadium Nord se positionnera comme le principal concurrent du PSG pour le titre. Mais les deux équipes éludent le sujet et se positionnent comme outsiders. Fausse modestie ou réelle reconnaissance de la supériorité parisienne ?

A l’heure du coup d’envoi ce dimanche (21h), Lillois et Lyonnais ont respectivement six et sept points de retard sur le PSG, leader vainqueur de Dijon (2-0) plus tôt dans la journée. Le choc de la 11e journée de Ligue 1 prendra une tournure déjà décisive dans la lutte pour le titre de champion de France. Seulement, les deux équipes affichent une ambition « à la française », teintée de (fausse ?) modestie et de retenue. Les Lillois, grands experts en la matière après avoir clamé jusqu’à la 35e journée la saison passée qu’ils ne pensaient pas au titre, ressortent les vieilles recettes : l’important, c’est une qualification en Ligue des champions. « En cas de défaite, on peut se retrouver à sept points. Ça fait un gros trou, reconnaît Rio Mavuba. C’est un match très important. Mais avant de regarder Paris, on regarde les équipes devant nous, notamment Lyon. »

Le rythme imposé par les Parisiens semble difficile à suivre. Au même moment la saison dernière, Rennes était leader avec 19 points... l’actuel total de Lille, quatrième du championnat. Lyon, deuxième ex aequo avec Montpellier (20 points), a lâché des points sur le leader il y a deux journées en s’inclinant (2-0) au Parc des Princes. Un premier tournant. « Paris fait son bout de chemin. Ils avancent bien en prenant plus de deux points par match (2,3 exactement), poursuit Mavuba. C’est un gros rythme. »

Garcia : « On verra quand Paris aura une période délicate… »

Les Lyonnais, justement, se sont abstenus, cette semaine, de regarder le classement. La claque reçue à Madrid (4-0) a trop marqué les esprits pour anticiper les retombées d’une défaite dans le Nord. D’autant que les trois dernières sorties rhodaniennes loin de Gerland se sont soldées par autant de défaites (deux en L1, une en C1). « Je ne m’attarde pas trop sur les statistiques, botte en touche Rémi Garde. Ce qui m’inquièterait encore plus, ce serait de ne pas nous créer de situations de but. A Paris, dans un contexte difficile, on s’est créé ces occasions. On s’en créera à Lille également. »

Pour l’OL en pleine phase de reconstruction, le titre est encore une idée vague et obscure. « On va jouer la onzième journée donc c’est un peu tôt pour dire qu’on est distancés, appuie Rudi Garcia, l’entraîneur lillois. Il n’y a pas que la réception de Lyon qui est compliquée. Ce n’est pas facile de gagner en Ligue 1. Les Parisiens le font bien pour l’instant mais on verra quand ils auront une période délicate. » Lillois et Lyonnais pourraient alors faire valoir leur vrai appétit.