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De Saint-Sernin : « Trois clubs européens s’intéressent à M’Vila »

Frédéric de Saint-Sernin

Frédéric de Saint-Sernin - -

Frédéric de Saint-Sernin a retrouvé cet été la présidence de Rennes, après deux ans d’interruption. Invité de Luis Attaque, il s’est livré sur le début de saison du club, en se penchant notamment sur le cas M’Vila…

Frédéric, quel sentiment vous inspire les résultats de votre club depuis le début de la saison ?

On a eu un début de compétition difficile. Déjà, le mercato s’est déroulé d’une manière que l’on n’avait pas prévue. On pensait que Yann M’Vila nous quitterait et on avait organisé les choses par rapport à ça. Ça n’a pas pu être fait et on s’est retrouvé un peu bancal. Après, on a eu un calendrier très compliqué. On est maintenant dans une période qui correspond plus à ce que nous souhaitions. Parmi les 13 derniers matches, nous en avons gagné dix, donc je trouve que ce n’est quand même pas si mal…

Ne trouvez-vous pas que l’équipe peine à exprimer son vrai potentiel ?

Le début de saison a été caractérisé par une réduction de la masse salariale. Ça a été une obligation, la DNCG a été extrêmement précise là-dessus. Nous avons donc fortement réduit notre effectif, en profitant du fait que l’on ne jouait pas la Coupe d’Europe. Nous avons fait venir quelques jeunes joueurs, comme Romain Alessandrini et Sadio Diallo, qui ont réussi à se fondre dans le collectif assez rapidement. Avec des moyens plus restreints, je trouve qu’on arrive à un bon rythme de croisière. Par rapport à l’ensemble des paramètres, même si on peut toujours faire mieux, c’est plutôt pas mal. Je préfère voir le verre à moitié plein en tout cas.

Quels sont vos objectifs cette saison ?

A Rennes, on rêve d’un nouveau trophée. On est à un match du Stade de France, donc on espère pouvoir franchir l’obstacle Montpellier en demi-finale de la Coupe de la Ligue. Quant au championnat, je n’ai pas fixé d’objectif car j’avais du mal à me situer par rapport aux forces en présence. On a un PSG très impressionnant, des Olympiques avec des budgets bien supérieurs au nôtre, donc je suis prudent. D’autant qu’on a mal commencé. Ce serait prétentieux de chiffrer un résultat. Tant qu’on avance comme ça, avec du jeu et un bon état d’esprit, moi je suis satisfait.

Avez-vous envisagé un changement d’entraîneur après les débuts calamiteux de l’équipe ?

Non, je n’ai jamais songé à changer mon attelage. J’arrive à la tête du club avec des personnalités en qui j’ai confiance. Evidemment, on continuera comme ça jusqu’à la fin de la saison. Ça me paraît important de ne pas déstabiliser un club avec des jeunes joueurs, même si la performance n’est pas là.

Justement, l’affaire M’Vila-Mavinga ne vous a-t-elle pas déstabilisé ?

Ça nous a fait mal. Surtout sur le plan de la relation que nous avons avec les jeunes joueurs. M’Vila, on est proche de lui depuis le centre de formation. On l’a couvé, il a éclos, il est devenu un international indiscutable. Evidemment que l’on a souffert de cette incartade.

Avez-vous le sentiment d’avoir bien géré tout cela ?

Moi, je pense qu’on a bien fait les choses. D’abord parce qu’on a décidé de sanctionner les joueurs, ce que nous avons été le seul club à faire. Ensuite parce qu’on les a remis en piste au sein du club pour qu’ils puissent réintégrer l’effectif à leur meilleur niveau. Il ne s’agissait pas de jouer les Pères Fouettards. Il fallait marquer le coup, on l’a fait. La punition n’avait pas de raison de se prolonger ad vitam aeternam. Ce sont des jeunes joueurs. C’est important qu’ils puissent retrouver le chemin de la forme. On ne veut pas se tirer une balle dans le pied non plus.

Ne craignez-vous pas de perdre beaucoup d’argent, en comparaison à ce que vous auriez pu toucher en le vendant cet été ?

Tout ça est difficilement quantifiable, vu que l’on n’a pas eu de proposition concrète cet été. Il y a eu des intérêts, mais pas de proposition. C’est encore le cas aujourd’hui d’ailleurs : depuis quelques jours, nous avons reçu des marques d’intérêt de trois clubs européens.

Luis Attaque