Des Girondins au bord de la crise de nerfs

Michaël Ciani - -
Longtemps, Jean-Louis Triaud et Nicolas De Tavernost ont cru au podium. Puis les dirigeants bordelais se sont résignés. Battus par Caen samedi (1-2), les Girondins se retrouvent à huit points de la 3e place, l’objectif initial. Et les nerfs ont lâché cette semaine. La victime ? M. Saïd Ennjimi, l’arbitre de la rencontre, coupable de ne pas avoir sanctionné le Caennais Damien Marcq quand il a brisé la malléole de Yoan Gouffran.
« Ils sont énervés, c’est compréhensible, explique Michaël Ciani. Ce n’est pas à moi de juger s’ils en font trop. » Si les joueurs partagent le même sentiment que leurs dirigeants, tout en ne l’exprimant pas par peur des sanctions, c’est que la simple évocation du nom de Saïd Ennjimi a rendu les Bordelais fébriles. Des précédents avaient eu lieu contre le PSG, Lyon et Montpellier.
L’arbitre de Lorient-Bordeaux sous pression
« Quand on sait qu’il va nous arbitrer, on en parle avant les matchs et c’est vrai qu’à chaque fois, il se passe quelque chose contre nous, confie Florian Marange, qui remplacera à Lorient samedi (21h) Benoît Trémoulinas, suspendu. Mais je ne pense pas qu’il le fasse exprès. C’est trop gros. »
Jean Tigana, lui, n’a pas vécu l’épisode avec la même intensité dramatique. « A la trêve, j'ai lu qu'on était l’équipe la plus défavorisée du championnat, commente l’entraîneur bordelais. Après les matchs à Marseille et contre Caen, je crois que la voiture-balais va nous ramasser. » Son sourire ne suffira pas à détendre l’atmosphère très lourde qui plane sur le Haillan.
Car avec leurs déclarations, les dirigeants ont déjà mis la pression sur l’ensemble du corps arbitral et notamment sur Anthony Gautier, qui dirigera Lorient-Bordeaux. « Comme on a pas mal parlé dans les journaux, le président notamment, les arbitres peuvent se dire qu’ils ne vont pas faire de cadeaux à Bordeaux, souligne Florian Marange. Ça peut être dangereux aussi. » Ce n’est pas faux…