Des héros bien discrets

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La vie est douce, ces jours-ci, à Montpellier. Les joueurs de René Girard ont profité du week-end pour grimper sur le trône samedi, et se dorer la pilule dimanche sous un soleil redevenu printanier. La reprise de l’entraînement lundi après-midi s’est également faite en douceur sur les terrains de Grammont, où s’est décrassé le nouveau leader de la Ligue 1 deux jours après son précieux succès sur Bordeaux (1-0).
Les dizaines de gamins en vacances qui envahissaient les lieux ces deux dernières semaines ont retrouvé leurs salles de classe. Ne restent que les retraités convaincus de la première heure, les vieux de la vieille qui tutoient Girard et lui donnent du « René » à tout-va. « On est heureux, pavoise l’un d’entre eux. Ce n’est jamais arrivé ! Bien sûr que ça continuera. L’amalgame des jeunes et des anciens, un état d’esprit de gagneur... On n’a pas besoin de stars, nous,… comme Paris », sourit-il, à quelques mètres de ses protégés. Ici, le huis clos n’est pas vraiment la règle et les supporters ont un accès quasi direct aux joueurs. Visiblement, ce n’est pas une place de leader qui va y changer quelque chose.
« Hilton : Champion ? Pourquoi pas… »
Sur le terrain, les visages sont radieux, le mercure dépasse les 20 degrés, mais pas un joueur pour s’enflammer. Ah si, Vitorino Hilton : « Champion ? Pourquoi pas… C’est le rêve de toutes les équipes. On est la surprise pour l’instant. J’espère qu’on aura une belle récompense fin mai », ose le défenseur brésilien quand le discours communément admis fait état, au mieux, d’une place en Ligue des champions. A la sortie de la séance du jour, ses camarades de jeu évoquaient parfois même une « place dans les cinq premiers », à l’image du défenseur Gary Bocaly.
Une chose est sûre, Montpellier n’est pas encore grisé par l’ivresse des cimes. « Il ne faut pas trop se prendre la tête avec ça. On est là, c’est bien, la place était chaude. Mais on a encore une ligne droite longue et semée d’embûches », relativise René Girard. La menace parisienne ne trouble pas non plus la quiétude héraultaise. « La pression, c’est Paris qui l’a !, assure Hilton. Avec toutes leurs recrues, l’argent dépensé, ce titre qu’ils attendent depuis longtemps… On dérange pas mal de monde et on va continuer », conclut Hilton. Ancien de la maison, Laurent Blanc, lui, ne semble pas être dérangé outre mesure par l’irrésistible parcours du MHSC. Il pense même que Montpellier « peut être champion », mais que « le plus dur commence. » Ce n’était pas l’impression donnée dimanche, à six jours d’un match contre Dijon forcément crucial. Comme les douze autres qui suivront…