Des Merlus dans la bouillabaisse !

Morgan Amalfitano - -
Marseille et Lorient ont ouvert un nouvel axe entre la Bretagne et Méditerranée. Alors que l’OM a souvent trouvé en Lorient un bon moyen d’aguerrir de jeunes joueurs comme André Ayew (2008-09) ou Seydou Keita (2000-02) sous forme de prêt, les dirigeants olympiens s’intéressent aussi au profil de joueurs rompus à la Ligue 1 après un passage à l’école Gourcuff. Durant l’intersaison, Morgan Amalftiano, libre de tout contrat, et Jérémy Morel, pour 1,8 million d’euros, ont ainsi quitté le Golfe du Morbihan pour rejoindre la Commanderie. Comme Fabrice Abriel, aujourd’hui à Nice, l’avait déjà fait en 2009. Et dans une moindre mesure André-Pierre Gignac, ancien Merlu passé par Toulouse avant d’atterrir dans la cité phocéenne en 2010.
« José Anigo regarde ce qu’on fait ici, explique Christian Gourcuff, l’entraîneur du FCL. Mais il n’y a pas de connexions particulières entre les deux clubs. C’est vrai que c’est assez étonnant. A Lorient, ce sont devenus des joueurs de L1. » Depuis son retour au plus haut niveau en 2006, Lorient a fait son trou en s’appuyant sur des joueurs en devenir qu’il façonne aux contraintes de l’élite. Avant d’en faire profiter d’autres clubs comme Marseille. « Par rapport à la philosophie qu’a Christian Gourcuff, ce sont des joueurs qui ont une certaine intelligence dans le jeu, analyse Didier Deschamps, l’entraîneur marseillais. Mais sans faire offense à Lorient, ce sont deux mondes complètement différents. Ça les change de leurs habitudes en Bretagne. »
Gourcuff : « Morgan est un joueur complexe »
Si le début de saison d’Amalfitano et Morel donne raison au technicien olympien, les deux anciens Merlus ne se sont réellement fondus dans le collectif olympien que depuis quelques semaines. Comme en témoigne le rendement du premier nommé, ancienne rampe de lancement de Kevin Gameiro en Bretagne, actuellement en pleine bourre depuis le choc face au PSG (3-0 avec un but et une passe décisive).
« Morgan est un joueur complexe. Les relations avec lui pouvaient être conflictuelles mais aussi dans l’affectif, détaille Gourcuff qui a épuré le jeu de l’ancien Sedanais pendant trois ans. Sa vision n’était pas tout à fait en adéquation avec la mienne. C’est un individualiste qui revendique le jeu collectif. Il ne faisait pas assez d’efforts. Mais en trois ans, son évolution a été intéressante. Le faire jouer à droite, ça n’a pas été simple. Mais le groupe s’enrichit de différences. » Comme une bouillabaisse se nourrit de mélanges de poisson. Visiblement le Merlu se fond bien dans la soupe provençale.