Deschamps : « Je n’exclus pas de recruter »

L’entraîneur marseillais envisage de recruter un joueur offensif après la blessure de Mamadou Niang et les départs programmés de quatre joueurs à la Coupe d’Afrique des nations (Mbia, Taiwo, Kaboré, Koné) en janvier.

Didier, êtes-vous inquiet après la blessure de Mamadou Niang, votre meilleur joueur ?
Non, je ne suis pas inquiet. On perd une arme importante. Il peut faire la différence à tout moment tout seul. On le perd quatre à six semaines. Si tout va bien on pourrait le récupérer pour Bordeaux. Ça fait partie de ma réflexion de voir comment on peut palier son absence. Je n’ai pas de joueurs avec les mêmes caractéristiques. Il faut trouver une solution où on peut continuer à être performant, sans perdre ce fameux équilibre. Il y a plusieurs options pour le remplacer. Brandao a joué à gauche, Koné et Abriel peuvent aussi.

Et Hatem Ben Arfa ?
Sur le talent pur oui. (Agacé) Je le vois tous les jours. Il en est capable après est-ce qu’il va le faire, on verra.

Comptez-vous toujours sur lui ?
On a fait le tour de la question avec Antoine Veyrat, José Anigo et lui, lundi après-midi. Il sait ce que je pense. Je sais ce qu’il pense aussi. Après, c’est ma responsabilité de savoir qui peut jouer pour que l’équipe fonctionne le mieux. Est-ce qu’il peut remplacer Niang ? (Agacé) Je ne sais pas : il a le potentiel physique, la qualité technique. Mais après, est-ce qu’il va le faire ? Il l’a fait sur 10, 15 minutes. D’autres fois, il ne l’a pas fait du tout. Je ne mets pas en doute sa capacité, son envie ou son talent. Mais il faut montrer ça sur le terrain. Ça vient de lui. C’est lui qui est sur le terrain. S’il le décide, il pourra. La réponse c’est lui, pas Deschamps, pas Gerets, pas Le Guen.

On a pourtant vu lors de ses entrées en jeu qu’il pouvait apporter un plus…
Je comprends que quand on ne le voit pas au quotidien et qu’on voit ce qu’il fait au Milan, les gens peuvent se dire "Deschamps est fou. Pourquoi il ne joue pas ?" Mais je suis peut-être fou. Mais il y a des exigences qu’il faut répéter. Il y a des choses insuffisantes. Mais il en a le potentiel. Il y a toujours le gros espoir qu’il prenne conscience de ça.

Allez-vous recruter au mercato d’hiver ?
Je n’exclus pas. On verra. Prendre quelqu’un qui apporte un plus, surtout dans le secteur offensif, coûte cher. On peut trouver des solutions pour ne pas être en difficulté. Vu la blessure de « Mamad » et les quatre qui partent à la CAN, ça fait cinq joueurs en moins dans l’effectif. On va bien réfléchir et essayer de trouver une solution intermédiaire.

Quel profil devrait avoir ce joueur ?
Il faudrait qu’il soit capable de jouer à plusieurs postes dans le secteur offensif, qu’il marque des buts et ne coûte pas d’argent. Je le dis en rigolant. Mais des possibilités, il y en a sur des joueurs libres. Mais il y a aussi Marseille et ses exigences. Il faut tenir compte de ça. Il faut voir si c’est possible ou pas. Et le top niveau n’est pas accessible.

Ce ne sera donc pas un vrai buteur ?
Ce ne sera pas dans le registre d’attaquant axial. J’ai ce profil. Brandao est à cinq ou six buts. Sur son rendement, il n’y a rien à dire. Son efficacité, on peut en discuter. J’ai confiance en lui. Je sais ce qu’il est capable de faire pour l’équipe. Morientes est à la recherche de sa meilleure condition physique. Je compte sur eux jusqu’à la fin de la saison.

Comment jugez-vous les prestations de Lucho ?
Il est beaucoup mieux dans le jeu. Il connaît de mieux en mieux ses partenaires. Il est donc beaucoup plus influent dans l’équipe. Sur le penalty, il y a eu l’épisode de l’arbitre qui lui demande d’aller récupérer le brassard. Ce n’est pas des excuses. Mais ça perturbe au moment de tirer. Il le frappe bien. Si c’est cinq centimètres en-dessous, ça rentre.

Comment abordez-vous le match face à Boulogne samedi ?
Il faut remettre la machine en route. On a été gagné à Nice. Ils savent ce que j’attends d’ici la trêve. Il faut se donner les moyens et les ambitions sur ces quatre dernières journées. Le championnat reste notre priorité. On doit respecter Boulogne.

La rédaction - Florent Germain à Marseille