Deschamps : « Si Lille maintient ce rythme… »

Deuxième invité de la Semaine des entraîneurs sur RMC, le coach phocéen fait le point sur l’actualité du club marseillais. Il évoque notamment le titre de champion et la vive concurrence lilloise. Mais il n’occulte aucun sujet : son avenir, Lucho, Gignac...

Didier Deschamps, comment accueillez-vous les critiques concernant le niveau de jeu de votre équipe ?

On a pris 22 points sur 27 possibles en 2011. Personne n’a fait mieux. Ce n’est pas pour ça qu’on a toujours bien joué. Je suis lucide. On n’a pas livré que des matches de haut niveau. On a alterné le bon et le moins bon. La première partie de saison a été plus difficile. On a traîné comme un boulet notre mauvais départ. On a eu une préparation tronquée. Il y a aussi eu le départ de Mamad (Niang) au dernier moment.

En voulez-vous à Niang ?

Il aurait pu partir. Mais à la veille du premier match de championnat, ça a créé des problèmes. Je ne lui en veux pas d’avoir quitté le club. Je lui en veux d’avoir dit que je lui avais donné ma parole. La saison précédente, il avait déjà voulu partir. Je lui avais dit : « Il est hors de question que tu partes. L’année prochaine, on verra. » Mais on verra, ça ne veut pas dire : tu pars !

Lille sera votre adversaire principal pour le titre…

C’est l’équipe la plus spectaculaire. Ils ont la meilleure attaque et ils posent des problèmes à tous leurs adversaires. Ils nous ont battus chez nous (1-2). Lille est bien placé dans la course au titre. S’ils maintiennent ce rythme là, on ne pourra rien y faire.

Lucho pourrait-il partir en fin de saison après le cambriolage dont il a été victime la semaine dernière ?

Sur le court terme, c’est problématique. Il a été traumatisé. Lui, sa femme et son bébé de cinq mois. Ce sont des images qui restent. Ce n’est pas quelque chose qui va dans le bon sens. Il lui reste deux ans de contrat. Mais je l’ai senti touché. Il va finir la saison. Je compte sur lui pour le faire du mieux possible. Après, on fera un bilan. La Ligue des champions est vitale pour nous. Si on ne se qualifie pas, il y aura moins de moyens.

« Le départ de Brandao créé un problème »

Etes-vous pour le prêt de Brandao au Brésil ?

Je ne suis ni pour ni contre. Ce n’est pas moi qui prends la décision. Je l’ai déjà dit, j’aimerais juste discuter avec lui. Je ne sais pas si j’en aurai l’occasion. De toute façon, ça ne changera pas la décision du club. Brandao va sûrement partir à Cruzeiro. Sur le plan sportif, je me retrouve avec une solution en moins. Ça créer un problème. Je n’ai pas un effectif très élargi. Si par malheur, il y a une blessure ou une suspension, ça peut devenir compliqué. Maintenant, il y a une affaire judiciaire. Et on ne peut pas l’occulter.

André-Pierre Gignac répond-t-il à vos attentes ?

Il a eu une période d’adaptation. Il est arrivé après une saison catastrophique sur le plan physique. Il ne s’est pas entraîné. Il était blessé en Coupe du monde. Il a eu une préparation tronquée. Il n’a pas pu répondre aux attentes parce qu’il n’avait pas le physique pour le faire. Je sais qu’il a un gros potentiel. Début 2011, il était beaucoup mieux. Je l’avais décalé sur la gauche parce que ça lui donnait moins de responsabilités. A domicile, c’est difficile pour lui. Parce qu’il y a énormément d’attente. Beaucoup de grands joueurs ont connu des passages compliqués. Le plus important, c’est qu’il a envie de bien faire.

Envisagez-vous de quitter l’OM cet été ?

J’ai encore un an de contrat. Je suis à Marseille et je suis concentré sur les objectifs du club. Je n’ai pas à ouvrir ou à fermer la porte à un départ. L’an dernier, j’ai eu une opportunité (avec Liverpool). Je pouvais partir. J’y ai réfléchi. Mais je ne l’ai pas fait. Aujourd’hui, je ne suis pas dans cette réflexion.