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Dijon ralentit Montpellier

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Privé d’Olivier Giroud et Younes Belhanda, les Montpelliérains ont mis en danger leur première place en ne faisant qu’arracher le match nul à Dijon (1-1) ce samedi soir. Le PSG, en cas de victoire face à Ajaccio, pourrait reprendre la tête.

« Tenez bon, C'est dans ces moments-là qu'il ne faut pas se laisser abattre! », aurait glissé François Hollande, de passage à Dijon pour un meeting, à Patrice Carteron avant le duel avec le leader. Le message du candidat socialiste à la présidentielle n’aura pas suffi. Mené à deux minutes du terme, Montpellier a arraché un nul précieux et pas forcément mérité (1-1) ce samedi soir. D’une tête smashée sur un coup-franc de Marco Estrada, Jonathan Tinhan, attaquant sorti de nulle part de 24 ans, a parfaitement choisi son moment pour ouvrir son compteur en L1.

Un point, c’est mieux que rien mais ça ne suffira plus à régner au sommet de la L1 si Paris s’impose ce dimanche après-midi au Parc face à Ajaccio (17h). Ce qui apparait plus que plausible n’entachait pourtant en rien la joie de René Girard d’avoir sauvé le nul. « Compte tenu de la physionomie du match, on peut être satisfaits. Dans le collectif il n'y avait pas de liant », analyse-t-il. Pour Carteron, ce même point est « merveilleux. C'est extraordinaire ce que mes joueurs ont fait ce soir ». Tout le monde semble donc content, du match en tout cas (voir ci-dessous).

Tinhan : « Un stade qui me réussit »

Sans Olivier Giroud, suspendu, et Younes Belhanda, blessé, Montpellier savait bien que le voyage en Bourgogne serait périlleux. Le spectre de la relégation pour l’un, le rêve d’un premier titre pour l’autre, la pression n’étais pas exactement la même des deux côtés. Brice Jovial a allumé les premières mèches (12e, 28e), Garry Bocaly a répliqué de près (18e). Mais il a fallu patienter jusqu’au milieu du second acte pour voir Gaël Kakuta faire trébucher le leader de son piédestal, opportuniste à la reprise d’un tir sur le poteau d’Eric Bauthéac (1-0, 67e), seulement le troisième but encaissé par Montpellier en 2012 après les deux concédés à Paris.

Une minute plus tôt, René Girard avait lancé sur la pelouse Jonathan Tinhan, arrivé de Grenoble en fin de saison dernière. Il n’a pas regretté son choix. Il faut quand même un certain flair pour faire confiance dans cette situation à un attaquant qui n’avait participé qu’à trois bouts de match jusque-là, 31 minutes en tout. « Ça fait plaisir ! J'avais déjà marqué ici en Ligue 2 avec Grenoble. C'est cool, c'est un stade qui me réussit ! », a jubilé le héros du soir. Avec cette égalisation tardive, Montpellier prouve une nouvelle fois une très belle capacité à ne rien lâcher. Ça ne suffira peut-être pas mais ça permet de continuer d’espérer taquiner Paris jusqu’à la fin mai. Dijon voudrait bien être sauvé avant. Les joueurs de Patrice Carteron naviguent encore en eaux troubles, un minuscule point devant Ajaccio, premier relégable. Un point, c’est tout.

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Carteron entre colère et émotion|||

En conférence de presse d’après-match, Patrice Carteron a d’abord évoqué la rencontre, sa frustration et son plaisir. Puis son regard s’est allumé et l’entraîneur dijonnais est revenu avec vigueur sur un article de France Football qui le décrit comme un homme sous influence, celle du fasciathérapeute du club et ami de longue date, Stéphane Renaud. « Ça me touche que des personnes aussi importantes que Guy Roux, Eric Mombaerts ou Robert Nouzaret m'aient envoyé des textos de soutien, pour me dire qu'il faut se battre pour ne pas laisser gagner des personnes qui font avec leurs moyens des choses néfastes pour le football. Je suis quelqu'un qui fonctionne avec son cœur. Dans tous les clubs où je suis passé, j'ai mis ma santé en jeu par mon engagement. Je ne supporte pas qu'on puisse toucher à mon staff, dire des choses insupportables. » Aussi ému que remonté, il a longuement vidé son sac pendant un quart d’heure surréaliste, interrompu un moment par Guy Roux qui crie au complot anti-bourguignon ! Carteron a enchaîné : « Je fais partie des gens qui ont des convictions. C'est pour ça que j'étais prêt à poser ma démission quand on touche à mon staff, à mes proches. (…) Maintenant, je suis dans un état d'esprit à me dire je préfère continuer ce qu'on fait ici. Je suis un enculé de Défense aujourd'hui ! (référence au film Trois zéro, ndlr). Le but c'est que les gens viennent au stade et prennent du plaisir. »

Silvère Beau (avec RP)