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Diouf : « Anigo a toujours rêvé d’être entraîneur »

Pape Diouf

Pape Diouf - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

EXCLU RMC Sport. Avant PSG-OM dimanche, Pape Diouf souligne que José Anigo a toujours voulu être entraîneur. Et l’ancien président de l’OM reconnaît le pouvoir de séduction du club parisien, même à Marseille.

Pape Diouf, comment analysez-vous le fait que le PSG séduise désormais à Marseille ?

Evidemment, ça ne fait pas plaisir de dire qu’on prend du plaisir à regarder le PSG jouer et un peu moins l’OM. Mais on sait aussi qu’en football, il y a bien souvent des cycles. Aujourd’hui, le cycle est plutôt favorable au PSG. Il y a d’abord la présence de joueurs de très grande qualité au sein de l’effectif du PSG. Un garçon comme Zlatan suscite un tel intérêt, une telle passion, pour l’amateur de football qu’on ne peut pas non plus nier son apport. C’est vrai que c’est peut-être la première année depuis la nuit des temps que je mets à regarder un match du PSG sans ressentiment particulier. Mais ne nous trompons pas, s’il y a un basculement qui se produit en faveur du PSG ailleurs en France, à Marseille, on est quand même avant tout à 100% pour l’OM.

Une vente du club est-elle nécessaire si l'OM veut un jour rivaliser avec le PSG ?

D’abord, il faudrait que Margarita Louis-Dreyfus veuille vendre le club. C’est la condition première. Il lui appartient, donc il n’y a qu’elle qui peut prendre la décision. Donc attendons de voir. Si demain, un investisseur à la qatarienne ou à la monégasque se présente, je pense que Margarita Louis-Dreyfus serait assez lucide et qu’il serait évident pour elle qu’il serait difficile de continuer à entretenir le club comme elle le fait, plutôt que de lui donner une chance de prendre une nouvelle dimension. Pour le moment, à ma connaissance en tout cas, il n’y a pas de nouveaux investisseurs qui se soient présentés. Au vu de ce qu’il se passe à Paris et à Monaco, il n’est pas exclu que dans les mois ou les années à venir, cet investisseur se fasse connaître. Mais cela devra passer par l’accord de Margarita Louis-Dreyfus.

Comment jugez-vous la situation actuelle de l'OM ?

Au niveau des résultats, ce n’est quand même pas catastrophique, puisque l’OM est encore à quelques petits points (3, ndlr) d’une place sur le podium, qui peut mener l’équipe en Ligue des champions. C’est plutôt le manque de passion constaté autour de l’équipe, dans le stade, qui désespère. C’est assez désespérant quand on sait que Marseille, c’est d’abord volcanique. C’est la passion, c’est tout ça qui a tendance à disparaître. Et de plus en plus. Je pense qu’il convient de rétablir ce thermomètre, d’arrêter de dire que nous souhaitons être un club allemand ou un club anglais dans la manière d’être. Il faut plutôt d’abord redevenir l’Olympique de Marseille. Ce serait déjà pas mal.

L'option Anigo entraîneur peut-elle durer ?

Cela durera ce que ça va durer. En tout état de cause, il y a là un chemin qui était à peu près incontrôlable, puisqu’on sait qu’Elie Baup avait un contrat et que financièrement, il faudra lui rétribuer les mois qu’il lui restait sur son contrat. Le moyen le plus économique pour le club est le passage d’Anigo aux affaires techniques. Est-ce que cela peut se poursuivre ? Cela dépend des résultats. On sait aussi que le rêve de José Angio a toujours été d’être entraîneur, pas directeur sportif. Les circonstances en ont fait un directeur sportif plutôt qu’un entraîneur. Si demain, les résultats sont à la hauteur et que l’OM se qualifie en Ligue des champions, il y a peut-être des chances pour qu’il veuille continuer cette expérience. Après, je ne sais pas quel genre d’accord il a conclu avec son président (Vincent Labrune, ndlr). Il l’a toujours dit, son vrai métier, c’est le métier d’entraîneur. Le dire, ce n’est pas déflorer un secret.

Un dossier anime la campagne municipale, celui de la vente ou non du Stade Vélodrome. Quelle est votre position, en tant que candidat à la mairie de Marseille ?

Une position médiane. (Patrick) Mennucci n’a pas tout à fait tort, il veut ménager les poches des contribuables. (Jean-Claude) Gaudin n’a pas tout à fait tort non plus, il veut garder le stade dans le patrimoine local. Pour ma part, pour répondre aux impératifs de l’un et de l’autre, ce qu’il convient de faire est de vendre le stade, afin d’alléger le contribuable puisqu’il n’aura plus grand-chose à payer. Mais il faut fixer deux conditions sur lesquelles il n’est pas possible de revenir. La première, c’est de faire de ce stade le stade de l’OM, quoi qu’il advienne. La deuxième, c’est que le stade ne soit jamais vendu à un promoteur qui pourrait, à la place, édifier des immeubles ou des bâtiments.

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Propos recueillis par Florent Germain