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DIRECT. La financiarisation du football français et les droits TV au coeur des débats

Le logo de la Ligue 1 au Parc des Princes, illustration

Le logo de la Ligue 1 au Parc des Princes, illustration - Icon Sport

Deal LFP-CVC, droits télé en berne, multiropriété, fonds propriétaires de clubs... Le football, et notamment français se financiarise et cela créé de nombreuses difficultés. Le Sénat s'est saisi de l'enquête et mène une série d'audition à suivre en live.

Diallo, Le Graët et les patrons de CVC bientôt auditionnés au Sénat

La mission d’information sur l’intervention des fonds d’investissement dans le football professionnel français poursuit ses travaux dans les prochaines semaines. Le Président de la Fédération Française de Football, Philippe Diallo, sera auditionné par les sénateurs le 12 juin à 16h30. Les sénateurs envisagent aussi d'auditionner Noë Le Graët, ancien président de la Fédération, le 19 juin, la date n'est pas encore totalement arrêtée.

L'autre moment fort, sera le 20 juin. Jean-Christophe Germani, responsable France et Edouard Conques, "managing director" de CVC, seront auditionnés par les sénateurs dans le cadre de la mission d'information.  

Droits TV: pourquoi il y a matière à s'inquiéter pour la Ligue 1, selon le spécialiste Pierre Maes

Invité de l’After Foot sur RMC jeudi, Pierre Maes, spécialiste des droits TV, fait part de son inquiétude en l’absence de diffuseurs pour la période 2024-2029 en Ligue 1 et Ligue 2.

"Si beIN voulait vraiment les droits, le deal serait déjà signé depuis longtemps. C’est clair. Je pense qu’il y a matière à s’inquiéter."

>> Les déclarations complètes ici: "C'est catastrophique", pourquoi il y a matière à s’inquiéter pour la Ligue 1, selon un spécialiste des droits TV

"On voit au niveau de Bein et pas seulement en France, que ça fait quatre ans qu’ils serrent la vis, font des économies. On le voit également sur les droits de l’Euro."

La chaine qatarie semble être la clé du dossier avec Canal+. "beIN est seul mais beIN a un contrat de distribution exclusive avec Canal. Comme tout le monde le sait, beIN ne s’engagera jamais dans un deal avec la Ligue 1 si derrière Canal+ ne le rétribue pas convenablement dans le cadre de ce contrat de distribution. Ce serait assez logique que Canal essaie de garder un ou deux matchs sur son antenne. On les voit difficilement priver les abonnés de Canal de deux belles affiches. beIN est seul mais n’est pas décisionnaire, c’est Canal. Cette grave erreur de s’être mis Canal encore plus à dos quand le marché est contrôlé par un seul acteur et c’est Canal+."

"Le football français vit sur un modèle risqué"

Jean-Marc Mickeler, président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) est auditionné par le Sénat ce jeudi matin. il rappelle que le football français est basé sur un "modèle risqué", basé sur la vente des joueurs. Il rappelle aussi que c'est le seul championnat qui s'est arrêté et qui a du faire face à la faillite du diffuseur. Il rappelle aussi que les aides de l'Etat ont été déterminantes mais que l'arrivée de CVC était indispensable pour les différents clubs.

C'est la fin de l'audition de Jaume Roures

L'ancien dirigeant de Mediapro, a été moins prolixe que lors de son audition à l'Assemblée nationale, mais il a depuis quitté Mediapro. Les auditions vont se poursuivre. Demain, ce sera au tour de Roxana Maracineanu, ministre des sports au moment du deal CVC-LFP. Auparavant, le patron de la DNCG, Jean-Marc Mickeler, sera interrogé.

Le foot français risque-t-il d'être dépendant du Qatar?

"Je crois que c'est pas un problème du foot français mais de l'UEFA. Le pouvoir de Nasser Al-Khelaïfi. Il a beaucoup de pouvoirs. C'est un mec très bien, très intelligent. Il préside l'ECA et il a beaucoup d'argent derrière lui, des chaînes de télévision... Mais c'est pas seulement un problème français.

Sur l'influence de Canal

"Canal a une influence, pas seulement sur le foot français, mais sur totue la culture française, sur le cinéma, les séries... Sur le football français, ils ont pris la Champions League."

Est-ce que CVC va rester longtemps?

"Est-ce que dans l'accord, il est possible que CVC puisse partir ou vendre sa position? Je ne sais pas, mais j'ai vu la trajectoire des fonds dans d'autres sports et dans d'autres moments, et au bout de 5 à 10 ans, ils s'en vont."

On revient sur le deal LFP CVC

"J'ai pris l'exemple de la Ligue espagnole qui a utilisé l'argent pour les instructures (stades, musées...), la digitalisation et 15% pour la dette. Il y a des objectifs. On investit l'argent et on cherche des résultats. Si la question, c'est donner de l'argent, donner 200 millions au PSG, et un peu moins au reste... Ils sont obligés de faire quoi avec cet argent? D'ici 5/6 ans, il y aura les mêmes fonds ici? non, on a vu que les fonds travaillent sur un produit et ensuite ils vendent, souvent à un autre fonds, c'est ce qui s'est passé avec le MotoGP ou la Formule 1. Quel est le futur de ça? Les clubs ont-ils la garantie d'avoir les mêmes partenaires?"

"Si vous m'invitez à un café après, je vous dit, mais pas ici"

Jaume Roures évite de se parjurer mais du coup sans répondre aux questions. Il dit quand même que l'Elysée est intervenu dans la discussion.

Roures estime la valeur des droits à 600 millions

"Un milliard c'est impossible. Les droits internationaux, ca ne sera pas très facile avec le départ de Messi, Neymar, Mbappé... Mais la vente des droits internationaux doit être précédé de travail important, une série d'actions pour valoriser le foot français. En Espagne on est passé de 150 millions à 800 mais aussi parce qu'il y a eu un gros travail des opérateurs. en France, 200 millions pour les droits internationaux me paraitr trop élevé. C'est plutôt 150 si on travaille bien."

Roures rapelle qu'en Espagne et en Italie, les joueurs payent moins d'impots

"J'ai toujours l'impression que le football au France ne fait pas partie des offres culturelles. On aime parce que l'équipe nationale est performante, q'uil y a de bons joueurs, mais le foot français ne fait pas partie de la culture, alors que vous avez construit un pays à partir de la culture.

Sur les problèmes du foot français

"Il y a un problème avec le football français qui vit surtout sur la vente des joueurs. C'est peut-être bien pour els budgets, mais pas bien sur la qualité, parce que tu vends tes meilleurs joueurs. Si ca reste comme ça, vous serez toujours la ligue la plus faible des 5 principales ligues d'Europe: si Mbappé va à Madrid, vous allez baissez et la Ligue espagnole va monter. On doit chercher une solution structurelle à ça."

Sur les difficultés de travailler avec les clubs français

"Les clubs ont beaucoup de travailler à travailler étroitement avec les opérateurs. Ils ne les voient que comme des gens qui déposent de l'argent. mais c'est impossible de construire une ligue forte si tu ne travaille pas ensemble sur plusieurs choses. Notament le respect des horaires, le sponsoring, la diffusion internationale..." Il critique notamment l'absence de synergie et création de valeur entre La Ligue et Canal. "On a voulu démarrer la Ligue au moment ou Lyon et le PSG étaient en demi-finale et finale de Ligue des champions à Lisbonne. Où était l'attention?"

Sur les relations avec Labrune

"Vous me mettez dans une situation pas très confortable." Roures n'a pas vraiment envie de revenir sur les mois qui ont précédé le fiasco Mediapro.

Le problème originel selon Roures

"La ligue française est la seule ligue à s'être arrêtée." On revient assez loin sur la faillite de Mediapro et on est pas tout près du sujet.

Sur la faillite de Mediapro en France

"C'est difficile pour moi de revenir sur cette affaire en n'ayant plus de responsabilité à Mediapro maintenant. Je ne représente plus Mediapro. Il y a des procès en cours par rapport à Canal et la Ligue et je ne veux pas que quelque chose que je puisse dire affecte les procédures."

Roures annonce une crise à venir du football français

En Espagne, on a distribué les fonds pour des objectifs concrets. En France, il n'y avait pas d'objectifs concrets, et le PSG en a reçu beaucoup. Et maintenant il va y avoir une petite crise en fonction de ce que les clubs vont toucher des droits télé. Pour moi ça va amener une crise."

"Je ne suis pas contre en principe qu'on fasse une société commerciale"

"Elles peuvent être plus agiles sur les négociations. La question, c'est de savoir quel type de contrôle la Ligue a sur la société commerciale. Pour moi, c'est exagéré d'avoir un accord sur 99 ans, encore plus sur une Ligue où les prix sont encore plus en crise que pour les autres ligues. L'appel d'offre n'a pas marché, la Ligue attendait des offres trop élevées. L'opération CVC est difficilement justifiable. 99 ans, c'est énorme. Et les pourcentage pour 1.5 milliard, la façon dont l'argent a été distribué, c'était trop inégal."

Les "ravages des fonds d'investissements et des fonds souverains."

"La participation des fonds d'investissements et des fonds souverains, ca fait des ravages en Europe et il faut en parler." Roures veut séparer les fonds souverains (comme au PSG ou Manchester City) ou les fonds d'investissement." Ce type d'investissement cherche une rentabilité très difficile à sortir du business que le foot génère. Ils cherchent 20 ou 25 % de bénéfices. Ca veut dire que les investissements sont arrivés à un niveau qu'on ne peut pas dépasser."

Jaume Roures qui n'a plus aucun lien avec Mediapro

Il a été évincé par le nouvel actionnaire chinois.

Jaume Roures est devant les sénateurs

Il a déjà été auditionné par els députés après le départ de Mediapro qui a coûté très cher au football français.

Bonjour et bienvenue à tous pour ce live

Depuis le début de l'année, le Sénat s'intéresse au football, et plus précisément à la financiarisation de ce dernier, avec en point d'orgue l'arrivée de fonds d'investissements dans le football professionnel. Pour la France, il s'agit du deal LFP-CVC, tant discuté. La commission du Sénat mène une série d'audition. Jean-Michel Roussier, ancien pivot de Mediapro et boss du club du Havre a été entendu le premier, depuis, Christophe Bouchet, ancien président de l'OM, ou Pierre Maes, expert en droits télé, ont été aussi auditionnés.

Ce mercredi, c'est au tour de Jaume Roures, ancien patron de Mediapro, qui se présente devant les sénateurs. Une audition qui débute à 16h30 et qui sera diffusée sur le site du Sénat.

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