Dugarry divise le milieu

Christophe Dugarry - -
« Il est sympa Dugarry. J’aime bien son franc-parler, mais attention, un patron sans entraineur, sans directeur du centre de formation, il n’est rien, et puis Simone (coach de Monaco) aussi il est sympa, mais il n’a rien à faire comme entraineur. » Louis Nicollin, le boss de Montpellier a tout dit, lors de son passage dans l’After Foot sur RMC mardi soir. Les critiques de l’ancien bordelais ont certes secoué le landernau du scapulaire, mais toute la difficulté du pari Dugarry réside dans ce cri du cœur confronté à la réalité du métier. Le consultant Canal+ a-t-il les moyens de ses envies quand il lance lundi sur RMC : « Si Jean-Louis Triaud vient me dire qu’il veut arrêter, qu’il en a discuté avec M6 et qu’il aimerait que ce soit moi, je prendrais mes responsabilités. Je ferais les choses différemment. »
Laurent Blanc, l’actuel sélectionneur des Bleus, qui connait bien Bordeaux pour l’avoir mené au titre 2009 puis quitté, en proie aux doutes l’année suivante, veut y croire. « Je maintiens ce que j’ai toujours dit : ils (les anciens joueurs) sont capables de revenir et d’avoir de rôles importants dans les clubs parce qu’ils ont de l’expérience, le vécu et surtout les compétences », a-t-il déclaré en conférence de presse. « C’est le cœur qui a parlé, reprend l’ex-Mondialiste. Ça lui fait mal de voir son club en difficulté. »
Charbonnier : « Je pense que c’est trop tôt »
Avis partiellement partagé par Alain Giresse, autre Aquitain de souche. Le sélectionneur du Mali affirme comprendre « la réaction de Christophe qui est un Girondin comme moi. On a un regard attentif et on a de la peine. » Mais l’ancien membre du carré magique relativise. « Ce n’est pas aussi simple que ça de diriger un club. La réalité réclame beaucoup de rigueur et de moyens pour mettre un club au plus haut-niveau. » Compliqué ou prématuré, si l’on se fie à Lionel Charbonnier, autre champion du monde. « Je ne vois pas l'intérêt de mettre Christophe à la présidence, insiste l’ancien gardien international. Par contre, qu'il puisse venir épauler le président (Jean-Louis Triaud), pourquoi pas. Mais en première ligne, je pense que c'est trop tôt. »
Interrogé dans Luis Attaque sur la passe d’armes entre Dugarry et Triaud, Benoit Trémoulinas n’a pas caché son embarras. S’il a admis qu’il manquait « quelques leaders », le milieu de terrain des Girondins a estimé que « tout le monde avait le droit de s’exprimer, le président a répondu, voilà… » Et pour cause. Triaud est toujours là, soutenu par son actionnaire qui est monté au créneau. « Eh ! Attention ! Triaud n’est pas mort ! », rappelle Nicollin. Pas faux.