Edouard Cissé : « Le PSG restera toujours dans mon cœur »

Confidences de l'ancien parisien de Marseille avant OM-Paris, dimanche soir (21h), l'affiche de cette 10e journée. - -
Edouard, quel regard portez-vous sur le PSG de cette saison ?
Le club a vécu deux années compliquées. Ils ont gardé l’ossature, et ils ont bien fait : c’est mieux de tirer tous dans le même sens. Quand tu reviens de galère, tu en ressors toujours plus fort. C’est ce que ressens en regardant ce PSG-là. C’est une équipe très humble, travailleuse, qui s’appuie sur une bonne base tactique. Ils sont bien organisés, chacun sait ce qu’il a à faire. Devant, ils ont des atouts, très complémentaires : « Giul » (Giuly) à droite, Péguy, Sessègnon, Hoarau, Erding qui va peut-être revenir… Ce groupe est homogène. Ce sera un bon adversaire.
Les questions sur le PSG, dont vous avez porté le maillot durant sept saisons, vous énervent-elles ?
Parler de l’équipe, de sa façon de jouer, non. Mais cela fait trois mois que je suis à Marseille. Alors continuellement me dire, « c’est ton ancien club… », cela m’énerve plus ! Je n’ai pas joué qu’à Paris. Je ne renie pas ce que j’ai fait au PSG. Au contraire : ce club m’a permis de me révéler, de me faire un nom. J’en suis très fier. Là-bas, j’ai gagné des titres, j’ai accompli mon rêve : être professionnel. Mais maintenant, c’est du passé. Une page a été tournée quand j’ai été transféré à Besiktas, où j’ai passé deux années. Aujourd’hui je porte le maillot de l’OM. Bien sûr, le PSG restera toujours dans mon cœur. Mais quand je dis ça, je ne veux pas que les supporters se mettent à penser quoi que ce soit. C’est un peu comme en amour en fait. Tu as vécu une histoire avec une femme, elle devient ton « ex »… C’est une nouvelle histoire que je vis avec Marseille. Je ne pense qu’à l’OM désormais. Je veux que cela se passe le mieux possible. Je donnerai tout pour ça.
Vous ne parlez donc jamais de vos « ex » avec votre femme ?
Essayez, et vous verrez… Si tu veux passer une soirée pépère, et que tu commences à parler de tes « ex », c’est mort ! Mais ce n’est pas parce que tu ne parles pas de tes « ex » que tu ne les as pas aimées.
« Je ne pourrai pas faire la sieste avant le match »
La phrase que vous avez prononcée en 2005 : « Pour moi, tu es soit Parisien soit Marseillais. A un moment, il faut choisir », l’assumez-vous encore aujourd’hui ?
Cette phrase, j’ai pu la dire, je ne m’en souviens pas. Ce devait être à l’époque où des Parisiens avaient été transférés à Marseille. Quand tu fais directement PSG-OM, c’est compliqué, parce qu’on sait pertinemment que ce sont deux clubs qui sont rivaux et le resteront. Mais, pour défendre ma cause, quand tu quittes Paris pour un autre club et que tu viens ensuite à l’OM, c’est différent. Moi, en France j’ai eu la chance de jouer à Paris et à Marseille, les deux plus gros clubs, les plus médiatiques du foot national. Après Paris, je ne suis pas sûr que je serais allé à Marseille tout de suite. Après, c’est vrai que tu mûris, tu penses à ta profession… Moi, j’ai toujours voulu être dans les meilleures équipes, m’entraîner dans les meilleures infrastructures pour progresser. C’est le cas à Marseille.
Serez-vous ému au coup d’envoi ou cette pseudo-émotion n’est-elle qu’un délire de journalistes ?
Non, ça va être compliqué. Je suis hyperémotif. Je vis les choses intensément. J’ai vécu mon passage à Paris, à Besiktas et à Marseille comme ça. Il y aura une part d’émotion. J’espère être au-dessus de tout cela. Je vais le faire ! Mais ça va être dur.
Etre émotif en football, comment cela se traduit-il ?
D’habitude, je fais une sieste l’après-midi. Je pense que je ne pourrai pas la faire. Vous faites le match dans votre tête, vous pensez à l’accueil du public. C’est un peu comme si vous retrouviez votre ex. Vous allez dîner avec elle, vous vous faites forcément des films... Vous appréhendez la situation.
Cela montre finalement l’attachement que vous portez à vos anciens clubs…
Je suis comme ça. Je mets beaucoup de temps pour choisir mes clubs, mais une fois que j’y suis, je donne mon maximum. Je suis entier. Quand je décide de faire un truc, je le fais à fond, j’essaie de mettre tout ce que je peux. Après, quand vous retrouvez ces clubs-là, les potes avec lesquels vous avez joué, il y a une grosse part d’émotion.