"Elle voulait enlever son enfant": le procès de la violente agression de Yoane Wissa, en 2021, s'ouvre ce mardi

Yoane Wissa avec Brentford en novembre 2024 - Icon Sport
Me Karim Morand-Lahouazi, peut-on revenir sur les faits de juillet 2021 qui concernent votre client Yoane Wissa. Comment s’est déroulée cette soirée?
Dans la nuit du 1er au 2 juillet 2021, Madame Laetitia P. a tenté d'enlever la fille de Yoane Wissa, joueur à l'époque du FC Lorient et qui était en cours de transfert vers le club de Brentford. Cette personne a pénétré dans le domicile du joueur en pleine nuit et a jeté sur les yeux de mon client un liquide corrosif, qui aurait pu avoir des conséquences bien plus graves. Il a ressenti de vives douleurs au contact de ce liquide. Heureusement, ça n’a pas été le cas. Elle voulait enlever l’enfant de Yoane Wissa. C’est l’intervention de mon client qui a permis de faire fuir assez rapidement l’accusée. L’enfant n’a, finalement, pas été enlevé. Il faut quand même rappeler que quelques heures avant les faits, cette femme était venue demander un autographe au joueur à son domicile.
Yoane Wissa avait été en arrêt plusieurs jours après cette agression…
Oui, il avait eu un arrêt qu’on qualifie de dix jours d’ITT. Mais ce n’est pas pour cela qu’on reprend l’entraînement le onzième jour. Il a eu un temps de convalescence assez important. Au début de cette histoire, ça a été très compliqué pour lui. Aujourd’hui, il garde des séquelles physiques et heureusement, il n’a pas perdu la vue. Grâce à sa réaction, sa fille n’a pas été enlevée.
Peut-on dresser le profil de l’accusée?
C’est une personne qui, pour moi, a tout fait pour essayer de garder son mari. Dans un premier temps, elle a inventé qu’elle avait été enceinte et qu’elle avait perdu le bébé. Elle a menti à son mari pendant des mois. Avec plusieurs justifications comme le Covid et comme quoi elle a accouché seule, sans lui. En réalité, je pense que pendant tout ce temps, elle a élaboré son plan d’enlèvement d’un enfant métis. Il n’y a pas de débat. Il y a même une préméditation avec l'achat de ce produit corrosif dans un supermarché à proximité du domicile de mon client. Elle a tenté d’enlever un enfant d’un couple mixte. C’était son objectif. Dans cette histoire, il y a aussi toute une partie où l’accusée s’est fait passer par un agent de la PMI (protection maternelle et infantile) afin d’enlever un autre enfant. Elle a agressé une autre personne avec un liquide hautement inflammable, avant de mettre le feu avec un briquet. Cette personne a été brûlée, de mémoire, sur près de 30% du corps.
Comment se porte Yoane Wissa aujourd’hui? Quelles sont ses attentes pour ce procès?
Il attend d’avoir des explications peut-être plus claires sur ce dossier. Il sera d’ailleurs présent sur deux journées pour écouter les débats qui débutent ce mardi jusqu'à vendredi. Je sais qu’il y a de vraies séquelles avec cette tentative d’enlèvement et cette agression. Yoane a tout fait pour montrer que tout va bien. Il essaye aussi d’être le plus performant dans son activité au quotidien. Et aujourd’hui, le couple se sent en sécurité en Angleterre. Ils se sentent à l’abri.