Evian TG-PSG : L’invincible Paris est tombé

Après 36 matches sans défaite toutes compétitions confondues, le PSG a subi un revers sur la pelouse d’Evian Thonon Gaillard, ce mercredi soir (2-0). Un résultat qui permet à Lille et Monaco de mettre la pression aux Parisiens.

On en parlait comme des invincibles. On ne voyait plus bien qui pouvait les battre en France où leur long fleuve tranquille vers les titres et les honneurs ne souffrait d’aucun couac depuis le début de saison. On leur assurait même d’égaler un record du club ce mercredi soir, à Evian, avec un possible 37e match sans défaite toutes compétitions confondues depuis le revers à Reims (1-0) début mars, marque atteinte par les stars de l’ère Canal version 1993-1994. On les voyait aller chercher le Nantes de 1994-1995 et sa série d’invincibilité de 32 matches en Ligue 1, record hexagonal du genre. Les deux séries du PSG 2013-2014 s’arrêteront respectivement à 36 et 26 rencontres. Dans notre belle contrée, ces derniers mois, le football était un sport joué à onze où le PSG ne perdait jamais à la fin. Cette distorsion du théorème de Lineker a désormais pris fin.

Dans le froid, Paris est tombé sur la pelouse d’Evian Thonon Gaillard (2-0), comme en quart de finale de la dernière Coupe de France (1-1, 4 t .a.b. à 1). Une défaite surprenante qui rappelle que les qualités et le talent des joueurs de Laurent Blanc, clairement un ou plusieurs niveaux au-dessus des autres, ne garantissent ni la victoire ni les titres. Surtout face à des équipes motivées comme jamais pour faire tomber l’ogre footballistique. Cette défaite, surtout, laisse un LOSC en grande forme à une petite longueur au classement et Monaco à deux. Le PSG-Lille de la 19e journée, juste avant la trêve, fait déjà saliver…

Ménez et Pastore ne saisissent pas leur chance

Et le match dans tout ça ? Classique représentation d’une rencontre dans des conditions climatiques difficiles avec deux équipes volontaires mais souvent trop brouillonnes et imprécises. Au fur et à mesure, Paris avait pourtant pris l’ascendant. Une belle frappe de Digne (13e), une tête plongeante ratée dans les grandes largeurs (36e) par un Ménez pourtant bien placé (et qui n’aura pas su saisir sa nouvelle chance) et une reprise trop enlevée du même Ménez (40e) auraient ainsi pu faire la différence. Et à force de ne pas marquer, comme souvent en football, la punition allait finir par arriver pour un PSG un poil trop endormi au retour des vestiaires. Un plat du pied gauche signé N’Sikulu fendait l’armure parisienne (1-0, 75e). Sougou terminait le travail (2-0, 87e).

Une minute plus tôt, Javier Pastore aurait pourtant pu égaliser. Mais sa tête trop faiblarde n’inquiétera pas le portier de l’ETG. Première défaite de la saison en championnat pour Paris, donc. Un PSG qui n’avait plus passé 90 minutes sans faire trembler les filets depuis… le revers à Reims. Et dont les six défaites en championnat depuis l’été 2012 l’ont toutes été sans Thiago Motta, poumon indispensable du milieu parisien. Et que les passionnés de records des joueurs de Laurent Blanc se rassurent. Avec un peu d’humour visionnaire, on peut leur livrer un objectif ultime, outre le succès en Ligue des champions : l’incroyable record d’invincibilité à domicile en L1 détenu par Nantes avec… 92 matches sans défaite entre mai 1976 et avril 1981. Avec 20 rencontres au compteur, série en cours, le PSG pourrait l’attendre au cours de la saison 2017-2018. Il faut bien rêver dans la vie. N'est-ce pas, Evian Thonon Gaillard ?

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Alexandre Herbinet