EXCLU RMC SPORT. Thiago Silva : "J’ai pensé partir du PSG"

Thiago Silva - AFP
Thiago Silva, comment vous sentez-vous ?
Aujourd’hui, je me sens très bien. Après deux mois d’absence, c’est toujours difficile de revenir. J’espère que ça va aller encore beaucoup mieux d’ici quelques matches.
N’avez-vous pas le sentiment d’avoir repris trop tôt ? Fallait-il jouer le match amical à Naples où vous vous êtes blessé au mois d’août ?
C’est ma décision avec le coach. Je lui ai dit que je voulais jouer. Nous avons tous les deux fait une erreur. J’espère qu’on n’en fera plus parce que c’est toujours difficile de se blesser comme ça. C’était difficile de jouer deux matches en trois jours. Le premier match contre Reims (2-2, 1ere journée de L1) était très bien pour moi. Le problème a été de jouer ce match amical à Naples trois jours après.
On a le sentiment que vous, les joueurs parisiens, êtes plus motivés par la Ligue des champions que par le championnat. Qu’en pensez-vous ?
Tous les joueurs sont motivés pour jouer les matches. Quand on entre sur le terrain, on pense toujours à gagner. Il y a beaucoup de motivation pour la Ligue des champions et c’est moyen pour le championnat. Peut-être qu’on entre sur le terrain en pensant que le match sera facile. Mais ce n’est pas comme ça. Si tous nos adversaires jouent avec de l’intensité, on ne gagne pas. En France, il y a des équipes qui jouent très bien, qui vont très vite comme Lorient. On a besoin d’être plus concentré.
Justement, qu’est-ce qui s’est passé à Lorient en première mi-temps ?
Je ne sais pas. Peut-être qu’on pensait beaucoup à la Ligue des champions. Cette semaine est très importante pour nous avec trois matches décisifs. On a gagné le premier 2-1, maintenant il y a un match de Ligue des champions qui est toujours difficile (contre APOEL Nicosie, mercredi à 20h45). Et après, il y aura Marseille (dimanche en match de clôture de la 13e journée de L1 à 21h). Un Clasico est toujours difficile à jouer. C’était la même chose l’an passé mais là, ce sera encore plus difficile car les Marseillais ont trouvé la bonne façon de jouer avec un entraîneur très expérimenté (Marcelo Bielsa).
Le Paris Saint-Germain sera-t-il champion de France ?
Ce sera dur. La saison est longue. On est à quatre points de Marseille. Ça dépend juste de nous. Si on gagne tous les matches, on sera encore champion de France. Mais le foot ce n’est pas comme ça. On doit penser match après match.
Quelle est votre relation avec Laurent Blanc ?
Très bonne. Je parle beaucoup avec lui et il parle beaucoup avec moi. Parfois, je ne suis pas d’accord avec lui et lui n’est pas d’accord avec moi. Mais à la fin, on trouve une solution pour aider l’équipe à jouer un peu mieux. Je fais mon travail. Je pense aider beaucoup l’équipe et le coach.
A Lorient, il a poussé un gros coup de gueule à la mi-temps…
Oui, il a été très agressif avec nous. Il avait raison parce que la 1ere mi-temps n’était pas bonne. Durant les vingt premières minutes, il nous a trouvés en difficulté pour ressortir le ballon. On commettait des erreurs qu’on ne commet pas d’habitude. Parfois, il faut parler comme ça parce qu’on a besoin d’être motivé. Pour moi ou peut-être d’autres joueurs, il n’y avait peut-être pas de motivation pour jouer sur synthétique. C’est difficile, la balle va très vite. Ça change le jeu. Je pense que ce n’est pas normal de jouer comme ça mais ce n’est pas une excuse.
Vous êtes très attaché au président Nasser Al-Khelaïfi…
Oui, on se voit trois-quatre fois par semaine. Je suis très fier de lui. C’est lui, avec Leonardo (ex-directeur sportif du PSG), qui m’a fait venir ici. Quand Leonardo est parti, j’ai pensé moi aussi à partir. Je le lui ai dit. Et il m’a répondu : « Non, le projet continue de grandir. Tu dois rester là. Tu es mon capitaine. » J’ai répondu : « Ok, je reste parce que je suis très fier de vous. »
Vous avez donc vraiment songé à quitter le PSG à l’été 2013 lorsque Leonardo est parti ?
Oui, un peu car j’ai trouvé son expulsion injuste (avant que sa suspension ne soit levée, Leonardo avait été initialement suspendu 9 mois pour avoir bousculé l’arbitre Alexandre Castro après PSG – VA, ndlr). Mais Leonardo m’a dit de rester. Nasser aussi. Aujourd’hui, je suis tranquille. C’est vraiment différent de l’an passé. Je ne parlais pas français. On ne me comprenait pas. Aujourd’hui, on parle mieux. Ça change tout.
Avez-vous évacué la déception de la Coupe du monde ?
J’y pense encore un peu. C’est normal, on a perdu l’occasion de gagner un Mondial à la maison. Mais c’est le foot.
PSG-OM, c’est dimanche : quel message voulez-vous envoyer aux Marseillais ?
Aucun car je pense d’abord au prochain match, mercredi en Ligue des champions. Je penserai à Marseille après. Ce sera un match très difficile. On a besoin de penser à nous, pas à Marseille. Si on joue avec de l’intensité, on peut peut-être faire un grand match.
Avez-vous peur de cette équipe de l’OM ?
Ils ont beaucoup de joueurs de qualité. Il y a surtout le coach qui a bâti une équipe très solide. Les attaquants font des appels différents qui peuvent nous mettre en difficulté mais c’est comme ça, c’est le Clasico. Celui qui fera le moins d’erreur gagnera le match.
André-Pierre Gignac vous fait-il peur ?
Non, il n’y a pas de peur. Je respecte ce joueur. Il fait un très bon début de championnat. Il marque beaucoup de buts mais on doit faire attention à tous les joueurs, surtout ceux qui lui donnent des ballons. Si on les marque bien, il ne marquera pas de but. Steve Mandanda aussi fait un grand championnat cette année.
Est-ce que Zlatan jouera dimanche ?
Je ne sais pas.
C’est dur de jouer sans lui ?
C’est difficile car c’est un joueur qui fait la différence. C’est difficile de parler de la blessure de Zlatan parce qu’elle est complètement différente des autres. Il ressent encore une petite douleur. Je pense que ça ne sera pas possible qu’il joue dimanche. Il manque parce que c’est un joueur de qualité et aussi une personnalité mais on a besoin de penser à « Edi » (Edinson Cavani) qui joue à son ancien poste, avant-centre.
Quel titre vous fait le plus envie cette saison ?
La Ligue des champions, bien sûr. On travaille toujours pour réaliser ce rêve qui est aussi le miens et celui du club. On a besoin de bien se préparer pour jouer toutes les compétitions. Cette année, je veux tout gagner : la Coupe de France, la Coupe de la Ligue, le championnat… Je sais que c’est toujours difficile mais j’ai confiance en cette équipe, en Laurent Blanc.
Vous aviez déclaré que vous vouliez finir votre carrière au Milan AC. Est-ce toujours vrai ?
Je n’ai pas dit que je voulais finir ma carrière à Milan mais que je voulais y retourner pour y jouer quelques mois. Dans ma tête, je pense finir ma carrière à Fluminense, à Rio. Je ne sais pas de quoi est fait l’avenir. Quand mon contrat avec le PSG sera fini (en juin 2018, ndlr), il sera temps de penser à tout ça.
Allez-vous prolonger ?