Fanni, le remplaçant qui voit grand

Rod Fanni - -
Rod Fanni est un garçon qui sait s’adapter. Dans la vie comme sur le terrain. Arrivé à Marseille en décembre 2010 pour compenser la grave blessure de Cesar Azpilicueta, le natif de Martigues a évolué à presque tous les postes de la défense olympienne. Sans pour autant en être toujours un titulaire indiscutable. Positionné en charnière centrale face à Brest dimanche (1-0), l’ancien Lensois avait arpenté le couloir droit une semaine plus tôt contre Valenciennes (1-1). Une polyvalence qui lui permet de cumuler 16 matchs en L1 cette saison, même si sa préférence va au poste de latéral. « Très clairement, je me sens beaucoup mieux à droite, glisse-t-il. J’aime bien participer au jeu offensif et combiner. Quand on est défenseur central, on est plus dans la bagarre qu’à la construction. »
Malgré la forte concurrence qui règne à l’OM, avec notamment le retour en grâce d’Azpilicueta, Rod Fanni se voit bien porter le maillot bleu et blanc pendant encore quelque temps. « Pour le moment, je suis bien à Marseille, avoue celui dont le contrat prendra fin en juin 2013. Je peux rester encore un peu plus. » D’autant que lui qui a grandi dans les Bouches-du-Rhône se régale dans la cité phocéenne. Même si le fait d’être « l’enfant du pays » peut avoir des aspects négatifs. « C’est assez délicat, souligne-t-il. Très vite, il faut mettre une certaine distance car on est très sollicité. On peut rapidement sortir du football et s’égarer. »
« Laurent Blanc veut des joueurs qui jouent »
Point noir dans la récente carrière du joueur aux 5 sélections, il n’a plus été appelé chez les Bleus depuis août 2010 et une défaite en Norvège (2-1) où les mondialistes n’avaient pas été conviés après le fiasco sud-africain. S’il a rétrogradé dans la hiérarchie des arrières droit aux yeux de Laurent Blanc, il garde espoir, tout en restant lucide. « Je suis toujours présélectionné depuis des années, précise-t-il avec le sourire. Ma polyvalence est un atout supplémentaire. (…) Mais Laurent Blanc veut avant tout des joueurs qui jouent et, actuellement, ce n’est pas mon cas. » Mais plus que quiconque, le joueur de 30 ans sait qu’un statut n’est jamais éternel. « Dans le football, on devient quelqu’un derrière quelqu’un, explique-t-il. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est un roulement incessant. »