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Faut-il déjà s'inquiéter pour le PSG ?

Unai Emery

Unai Emery - AFP

Battu à Toulouse ce vendredi (2-0), le PSG a enregistré sa deuxième défaite en sept matchs de L1. Un mauvais début de saison qui met en lumière les difficultés d’Unai Emery à mettre en place sa philosophie et faire accepter sa façon de manager. Faut-il (déjà) s’inquiéter pour Paris ?

Il n’aura fallu que sept journées à Unai Emery pour égaler Laurent Blanc. Mais l’entraîneur espagnol s’en serait bien passé. En s’inclinant à Toulouse ce vendredi (2-0), le PSG a concédé sa deuxième défaite en championnat, soit autant que lors de tout l’exercice 2015-2016. Un revers auquel il faut ajouter le match nul concédé à domicile contre Saint-Etienne (1-1) et celui en Ligue des champions face à Arsenal (1-1). Ce mauvais départ a obligé le pourtant discret Patrick Kluivert, directeur du football du PSG, à demander publiquement une réaction de ses joueurs. La patte Emery tardant à se matérialiser vraiment sur le jeu parisien, et avec en plus la mise à l’écart prolongée d’Hatem Ben Arfa, l’entraîneur espagnol est déjà la cible de critiques.

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Au cœur du problème, sa volonté de mettre tout son groupe en concurrence, quitte à fragiliser certains cadres. « Si un joueur doit s’adapter, un entraîneur doit le faire aussi, assure Rolland Courbis. Pour le moment, dans ce vestiaire, la gestion n’est pas réussie. Tu ne peux pas gérer 25 joueurs en concurrence en leur disant qu’il n’y pas de titulaires ou de remplaçants. Il faut quand même un minimum de confiance. Emery doit maintenant discuter avec ses joueurs, les "anciens cadres". »

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Courbis : « Si Emery ne change pas sa façon de manager ce groupe… »

« Il y a des problèmes, ça, c’est clair, souligne Ali Benarbia. On sent que malgré le fait que le coach fasse ressentir beaucoup d’envie de travail, ce n’est pas que par le travail que tu réussis. Pour moi, la première chose pour un coach, c’est de gérer cette ambiance de vestiaire et de faire en sorte que les joueurs se sentent bien. Quand tu as un coach qui défie tous les codes et qui veut faire une concurrence totale chaque semaine, à chaque match, et peut-être à chaque entraînement, tu ne peux pas t’en sortir. Quand tu fragilises autant de leaders et que tu en as perdu deux que tu n’as pas remplacés (Zlatan Ibrahimovic et David Luiz)... Là, tu as quelqu’un comme Thiago Silva qui regarde tout ça et qui se dit : "Je ne suis plus dans le grand club dans lequel j’étais, avec une grande équipe, je fais marche arrière". Tout ça fait une équipe, comme on le voit maintenant, qui ne réagit pas. »

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Avec un match de Ligue des champions mercredi à Ludogorets et la réception de Bordeaux samedi, la pression est donc déjà forte sur les épaules de l’ancien entraîneur du FC Séville. Pour Rolland Courbis, il est déjà temps pour l’Espagnol de modifier certains de ses plans : « Si Emery ne change pas sa façon de manager ce groupe du PSG, qu’il soit français ou étranger ne sera plus le problème. Je lui souhaite de réussir mais je lui conseille modestement de changer rapidement. Sinon, il va réussir l’exploit de se mettre 25 joueurs à dos. C’est très compliqué mais il va y arriver. Dans son intérêt et celui du club, il faut maintenant qu’il commence les tête-à-tête avec Thiago Silva ou Thiago Motta. Mettre tous les joueurs en concurrence, c’est tout simplement impossible. Il faut rapidement qu’il change ça. » Car à Paris, la patience est devenue une denrée rare.