Fernandez : « J’en ai pris pour mon grade »

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Marseille-PSG, qu’est-ce que cela vous évoque ?
Sur le plan médiatique, ce sont certainement les deux clubs qui font le plus l’actualité. On a essayé de faire en sorte que ce soit une confrontation, qu’il y ait une rivalité. Pendant une période, c’était une rivalité malsaine. Sur le terrain et en dehors, ça ne se passait pas dans les meilleures conditions. Il y avait un peu trop d’agressivité. C’était des longs matchs où on ne jouait pas, on pensait plus à s’insulter et à mettre des coups. Le jeu était complétement mis de côté. Mais j’ai comme l’impression que ces derniers temps, on commence à jouer un peu plus. Sur le terrain, il y a un meilleur état d’esprit, et la volonté de créer du jeu. Ce dimanche, on peut s’attendre à un gros match. Tout est réuni. Paris retrouve de la confiance, des résultats. Marseille fait un début de championnat remarquable et recevra le PSG en étant premier. Ça sera intéressant.
Il y a un souvenir qui vous a marqué particulièrement lors d’un OM-PSG lorsque vous étiez entraîneur ?
En 2001, on gagne 3-0 au Parc. Après un but, j’étais content, je me suis mis à danser. Les Marseillais l’ont pris pour eux, ils l’ont mal vécu. Et au retour au Vélodrome, j’étais bien attendu. En arrivant au stade, on m’a dit de faire très attention, qu’il allait y avoir de l’arrosage... mais pas avec de l’eau ! On m’attendait pour m’arroser avec des sucettes. Et je peux vous dire que ce jour-là, les marchands de sucettes ont bien vendu. Il y avait tout contre moi : les banderoles, les insultes, les cris, les sucettes, j’en ai pris pour mon grade. C’est le football de la passion, je ne leur en veux pas. Ils avaient focalisé sur moi. Puis on a gagné 3-0, avec un Ronaldinho énorme. Et ce que je peux vous dire, c’est qu’il vaut mieux être du côté du vainqueur que du perdant. Tu es beaucoup plus tranquille par rapport aux supporters. Tu manges mieux, tu dors mieux, tu t’entraînes mieux et tu peux mieux aborder les prochains matchs.
Et un souvenir en tant que joueur ?
Je n’en ai qu’un. C’était un match de Coupe de France. Le gardien marseillais s’appelait Marc Lévy. J’ai tiré de loin, il y a eu un faux rebond devant lui, le ballon a ricoché sur une motte de terre et j’ai marqué. Le lendemain, La Provence avait titré : « Fernandez pourra dire merci au jardinier ». Je m’en rappelle comme si c’était hier. Je n’ai que ce souvenir-là en tant que joueur, parce qu’à cette époque, il n’y avait pas encore une grande rivalité.