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Féry : « Faire de Lorient le trublion du football français »

Le président du FC Lorient veut faire des Merlus les "trublions du foot français".

Le président du FC Lorient veut faire des Merlus les "trublions du foot français". - -

A 35 ans, Loïc Féry est devenu le plus jeune président de Ligue 1 cet été en prenant la tête du FC Lorient. Confiant et ambitieux, il entend mettre à profit son expérience de financier pour briller dans le monde du ballon rond.

Président, comment se déroulent vos premières semaines à la tête du FC Lorient ?
Ca se passe très bien. Mon agenda est assez rempli. Lors de ma prise fonction, j’ai rencontré un a un les différents acteurs du club ainsi que les partenaires commerciaux. Je voulais prendre le temps de bien comprendre la manière dont fonctionne le FC Lorient avant de déléguer. C’est ce que j’ai fais.

Vous avez fait carrière dans le monde de la finance...
Effectivement. A la fin de mes études (HEC spécialisation entrepreneur ndlr), je ne me destinais pas à travailler dans ce milieu. Mais à l’époque, la Société générale m’a proposé d’aller en Asie sur le démarrage d’une activité de développement autours du crédit. Je suis donc parti à Hong Kong où je suis resté cinq ans. J’ai ensuite été embauché par le Crédit Agricole Indosuez, à Londres. J’ai évolué au sein du groupe durant six ans. Entre temps, celui-ci est devenu Calyon suite à sa fusion avec le Crédit Lyonnais. J’ai été promu responsable des marchés de crédit puis j’ai intégré le cercle des dirigeants du groupe Crédit Agricole. J’étais plutôt apprécié. Début 2007, on m’a demandé d’intégrer d’autres activités au cours desquelles on a eu quelques pertes opérationnelles aux Etats-Unis. La banque a décidé qu’il fallait quelqu’un pour porter le chapeau. J’ai donc été licencié à ma grande surprise.

Passé la déception, vous avez choisi de monter votre propre société…
Après cette mésaventure, je ne voulais plus être dépendant. J’ai donc monté Chenevari, une société de gestion basée à Londres et spécialisée dans les marchés de crédit. J’ai pu bâtir une équipe de qualité en m’appuyant sur mes anciens collègues. L’avantage quand vous recommencez de zéro, c’est que vous pouvez créer des choses plus puissantes plus rapidement.

Pourquoi vous êtes vous ensuite tourné vers le football ?
A titre personnel, je fais beaucoup de sport. J’ai toujours été proche de ce milieu. Ma femme est une ancienne sportive de haut niveau. A Hong Kong, j’avais déjà présidé un club de football amateur. Depuis quelques années, j’avais l’ambition de m’impliquer dans une franchise professionnelle. J’ai donc repris le FC Lorient. Aujourd’hui, je suis président et actionnaire majoritaire du club. Je découvre un nouvel univers. J’ai été surpris par l’accueil chaleureux que m’ont réservé mes collègues de Ligue 1.

Quelles sont vos ambitions à long terme pour Lorient ?
Lorsque des Japonais ont repris le club de Grenoble il y a quelques années, ils ont annoncé vouloir gagner une Coupe d’Europe avant 2016. J’ai envie d’être plus réaliste. On ne parle pas d’une entreprise classique. Tout passe par les résultats sportifs. Après il y a tout de même des similitudes entre le milieu du football et les milieux dans lesquels j’ai opéré jusqu’à présent. Au final, ça reste une histoire de motivation et d’adhésion à un projet. Mon ambition c’est de faire en sorte que Lorient soit reconnu à sa juste valeur. L’équipe est régulièrement dans la première moitié du championnat mais manque de notoriété. On doit travailler sur le développement économique du club pour essayer de grandir avec nos partenaires. Si on peut être le trublion du football français…

Vous avez déclaré ne pas venir en Bretagne pour faire des profits…
Si vous connaissez des gens qui ont gagné de l’argent dans le football, il faut me les présenter ! J’ai investis dans le FC Lorient comme une immobilisation sur le long terme. Je ne suis pas un mécène. Je travaille sur le développement du club. Après je ne viens pas non plus pour perdre de l’argent. J’ai évalué les risques mais encore une fois on ne parle pas d’une entreprise « normale ».

La rédaction - Alexandre Jaquin