Galtier, docteur ès bonne humeur

Christophe Galtier - -
En ce lundi matin, il n’y a que des sourires sous le soleil de l’Etrat, le centre d’entraînement de l’AS Saint-Etienne. Sous les yeux d’une dizaine de supporters, les joueurs stéphanois se chambrent, rigolent et se lancent même dans un concours de tirs sur la transversale. « Travailler dans la bonne humeur, ça aide », confie d’ailleurs Baky Sako dans un grand sourire.
Soigner l’équilibre de ses joueurs et veiller à leur bonheur au quotidien, c’est le secret de Christophe Galtier. Le coach stéphanois l’admet sans problème quand on le questionne sur sa réussite. « Il y a le travail et l’état d’esprit revanchard de certains joueurs, explique-t-il. Et peut-être aussi une certaine philosophie que j’ai du club. C’est comme dans une entreprise, un joueur n’est performant que s’il est heureux. C’est pour ça que je fais très attention aux paramètres extra-sportifs. »
Au cours des quatorze heures qu’il passe quotidiennement au siège stéphanois, Christophe Galtier veille au bon fonctionnement de son entreprise. Il rencontre tout le monde, connaît la totalité du personnel. Et il veut que ce soit pareil pour ses joueurs. « Il faut partager et apprendre à se connaître, assure-t-il. De nos jardiniers à la comptable, tout le monde doit être concerné. Ça nous permet de faire face en groupe en cas de problème. »
Sako : « Il est très affectif »
Dans cette vision entrepreneuriale et unitaire de son club, le coach stéphanois glisse même une pointe de discours social. « Le personnel administratif et celui qui gère l’entretien sont dépendants des résultats, rappelle-t-il. Quand il n’y en a pas, il y a des pertes financières. Et quand il y a des pertes financières, il y a des licenciements. » Pas forcément très éloquent pour un footballeur. Mais les supporters stéphanois, traditionnellement issus du monde ouvrier, y sont très certainement sensibles.
Ils ont d’ailleurs pu remarquer qu’à la demande de Galtier, la donne avait changé au centre d’entraînement. « Ils doivent pouvoir voir les joueurs et prendre des photos, estime le coach des Verts. Il n’y a rien de plus beau que de voir le visage d’un enfant qui fait une photo avec un joueur… »
Comme le souligne Baky Sako, Christophe Galtier est « très affectif » (sic). Preuve en est la réaction des Stéphanois lorsqu’ils marquent un but. « Ils viennent immédiatement remercier le coach, constate Lionel Potillon, l’ancien capitaine des Verts. Ça veut dire beaucoup… »