Garcia, héros si discret

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L’émotion d’un fils, qui a dit au revoir à son père un peu trop tôt. C’était samedi soir, quelques minutes après la victoire lilloise en finale de la Coupe de France. Rudi Garcia venait de donner aux Nordistes leur premier titre depuis cinquante-six ans. Mais son esprit était ailleurs. « J’aurais aimé qu’il soit là », expliquait l’entraîneur lillois. Pour apprécier l’instant et cette réputation qui ne cesse de grandir.
Le fruit d’une approche ambitieuse et offensive, mais aussi de sa gestion respectueuse des hommes, avec ce conseil des sages qui lui permet d’échanger avec ses cadres (Balmont, Debuchy, Dumont, Landreau, Mavuba). Des principes et une méthode que Rudi Garcia, contraint d’arrêter sa carrière de joueur à seulement 28 ans en raison de problèmes au dos et à un genou, a affiné pendant plus de dix ans.
Le vrai-faux départ de l’été 2009
Après Corbeil-Essonnes, où il a joué (1970-1979) avant de devenir pro à Lille (1982-1988) et où il a débuté son parcours d’entraîneur (1994-1998), Saint-Etienne n’a été qu’une étape (1999-2001). C’est à Dijon, de 2002 à 2007, qu’il se découvre vraiment, en guidant le club bourguignon du National à la Ligue 2, avec au passage une demi-finale de Coupe de France. L’itinéraire d’un travailleur plutôt que celui d’un enfant gâté par ses succès de joueur.
Séduit par sa première saison dans l’élite, au Mans (2007-2008), Lille lui offre la succession de Claude Puel. Impossible à refuser pour Rudi Garcia. Pourtant, l’été suivant, son histoire d’amour avec le LOSC se complique et son départ est annoncé. Mais Michel Seydoux, le président, lui maintient sa confiance, plutôt qu’à son directeur général. Moins de deux ans plus tard, Rudi Garcia est champion de France. Et salué comme l’un des meilleurs entraîneurs de Ligue 1. A 47 ans, ce n’est peut-être que le début d’une grande aventure.