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Gardes à vue à l’OM : les premiers échos des interrogatoires

Vincent Labrune

Vincent Labrune - AFP

Info RMC Sport - Placés en garde en vue dans une affaire de transferts présumés frauduleux à l’OM, Vincent Labrune, Jean-Claude Dassier et Pape Diouf ont été remis en liberté ce mercredi, comme la dizaine de personnes entendues. En quoi ont consisté ces interrogatoires et dans quel but ont-ils été réalisés ? Premiers éléments de réponse.

Il était un peu plus de minuit quand Vincent Labrune a quitté par une porte dérobée l’hôtel de police de Marseille, où il avait été placé en garde à vue mardi matin dans le cadre de transferts présumé litigieux à l’OM. Quelques heures avant l’actuel président du club phocéen, Jean-Claude Dassier et Pape Diouf avaient eux aussi été remis en liberté. Contacté par RMC Sport une fois son téléphone récupéré, le premier n'a pas souhaité s'exprimer.

Le second a en revanche pu être joint brièvement. L’occasion pour lui d’exprimer sa colère. « Je n'ai rien à me reprocher », a ainsi clamé le patron de l’OM entre 2005 et 2009, qui juge sa mise en garde à vue incompréhensible. Diouf prendra d’ailleurs la parole ce jeudi lors d'une conférence de presse. Il estime qu'une simple convocation aurait suffi et qu'une interpellation au matin, suivie d’une nuit à l’hôtel de police de Marseille, étaient de trop. Il craint ainsi que des amalgames soient faits et que sa présidence de l'époque soit salie.

Lui et l'un de ses associés de l'époque - également joint par RMC Sport - ont reconnu avoir fini ces interrogatoires fatigués, mais se sont tout de même dits soulagés d’avoir pu s’expliquer sur leur gestion des transferts. A ce propos, celui de Samir Nasri n’a pas été plus abordé qu’un autre. Les arguments de l’ancien journaliste ont semble-t-il convaincu, un enquêteur ayant confié que la gestion de Diouf et Fournier (secrétaire général du club jusqu'en 2011), entendus sans avocat, n’avait « rien de frauduleuse ».

Une affaire qui va « bien au-delà de simples transferts suspects »

Sa garde à vue terminée, Vincent Labrune a lui quitté l’hôtel de police sans qu’ « aucune charge » ne soit retenue contre lui, tout comme son directeur général Philippe Perez, a indiqué le site officiel de l’OM. « Labrune et tous les autres ont eu affaire à des techniciens des affaires financières », raconte un avocat proche du club olympien, qui donne quelques détails : « Les enquêteurs n'ont jamais été agressifs. On n'est pas dans un roman policier avec des menaces et une lampe dans les yeux pour demander des aveux. »

L'un des enquêteurs nous a également confié que « les procès verbaux des auditions allaient leur permettre de faire la lumière sur les mouvements financiers liés à l'OM... bien au-delà de simples transferts suspects. »

Selon un proche de l'enquête « le fait qu'aucune mise en examen n'ait été prononcée laisse à penser que ce vaste coup de filet chez les dirigeants de l'OM était un passage obligé avant d'autres interpellations qui pourraient intervenir à l'avenir, chez des intermédiaires proches du grand banditisme. »

Florent GERMAIN et Yann PECHERAL